Les deux œuvres de Paul March (Grande-Bretagne / Suisse, 1961) possèdent un caractère énigmatique propre à l’univers de l’artiste et leur titre Substancia innominata (2014) vient le confirmer. Bien que ces pièces évoquent des éléments organiques, nous n’arrivons pas à définir leur réelle fonction. Leurs formes pourtant font écho en nous, comme une image connue qui reste floue.
Dans une pratique d’après modèle, le buste Le Balcon des dieux (2014) de Jean Marie Borgeaud (Suisse, 1954), rend davantage visible le travail de la matière, dans une expression brutale de vie et de mort. Dans le prolongement de ce travail, Cœur (2013) en pâte de verre turquoise et éclatant, semble avoir le pouvoir de donner ou de retirer le souffle vital à ce qui l’entoure.
Les mains laiteuses de Patriciu Mateescu (Roumanie, 1927) complète cette rencontre étrange d’éléments fragmentés. Dans une atmosphère mystérieuse, la main, illusionniste et silencieuse, semble vouloir s’émanciper de cette matière statique et restrictive, créant un sentiment inconfortable. Une envie soudaine nous pousse à vouloir libérer la main de son carcan.
Dans le travail de Pierrette Favarger (Suisse, 1924-2015), la terre est un élément empreint de magie et d’imaginaire. Ses œuvres expriment une recherche autour des forces surnaturelles. Dans le cadre de cette vitrine aux tonalités désaturées et à la temporalité floue, la pièce de Pierrette Favarger permet une respiration, un souffle tout en nous rappelant que nous sommes tous faits de poussière d’étoile.
Sur une proposition de Cécile Togni, collaboratrice scientifique au Musée Ariana