Il était bien normal, alors que nous fêtons le cinquantième anniversaire de la fondation de l’Institut et Musée Voltaire de Genève, de visiter quelques-unes des étapes de son long parcours européen. Sans être en effet, à l’instar de Diderot, qui est allé jusqu’en Russie, ou de Rousseau, dont on connaît les longues marches, ce qu’on pourrait appeler un « grand voyageur », Voltaire a marqué certains lieux d’une très vive empreinte. Ce sont quelques-uns de ces lieux que nous vous proposons de parcourir aujourd’hui. A vous de partager, chemin faisant, la « vie de château » du résidant des Délices !

Nous devrions commencer, en bons voyageurs que nous sommes, par nous rendre en Angleterre. C’est en effet, après la Belgique, le premier voyage d’importance du jeune Voltaire. Il y reste plusieurs années, y découvre le théâtre de Shakespeare, y fréquente un système politique et un système de pensée dont les Lettres philosophiques vont se faire l’écho enthousiaste. Hélas, nous n’avons pas grand-chose, en fait de visite virtuelle, à nous mettre sous la dent. Certes, la Voltaire Foundation est basée à Oxford, et elle a impulsé bien des recherches voltairiennes : mais nous quitterons nos amis d’outre-manche bredouilles. Rendez-vous donc à Cirey.

Cirey-sur-Blaise, c’est, au retour de son voyage d’Angleterre, le lieu où Voltaire choisit de s’installer, en compagnie d’Emilie du Châtelet. Ils y restent ensemble, fût-ce de manière souvent épisodique, près d’une quinzaine d’années. Le bâtiment est aujourd’hui en main privée, mais il se visite l’été, et le site dédié au château de Cirey par une admiratrice d’outre-manche permet, au moins, d’avoir une idée du cadre.

Après la mort d’Emilie, Voltaire se rend en Prusse, où Frédéric II l’avait invité depuis longtemps déjà. Le souvenir du philosophe est très présent à Postdam, au château Sanssouci, dont le site permet une intéressante visite, salle après salle. Des plans très précis et quelques essais de reconstitution permettent de se faire une idée de la vie de la cour de Frédéric et de la place que Voltaire avait prise dans le cœur du « Salomon du Nord ».

On connaît la suite : la brouille des deux hommes, l’arrivée de Voltaire en Suisse, et tout d’abord au château de Prangins, aujourd’hui musée national suisse, et l’un des plus beaux fleurons helvétiques sur le plan muséographique. Il est à noter que le château de Prangins inaugurera prochainement, dans l’espace dévolu au dix-huitième siècle, une vitrine consacrée au passage de Voltaire : des objets provenant des Délices y seront notamment exposés.

Prangins, les Délices… nous en arrivons à Ferney, ultime étape de notre parcours. Le château de Ferney a été racheté en 1999 par la République Française, et est ouvert au public durant l’été. Les importants travaux de rénovation nécessités par la structure du bâtiment ne permettent pas d’envisager pour le moment une exploitation plus importante. Le visiteur pourra toutefois se faire une idée de l’importance de Voltaire dans le pays de Gex en se rendant sur le site de l’office de tourisme de Ferney-Voltaire.

A très bientôt, pour de nouveaux liens !

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