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Notons
d’abord
la parution, chez Garnier Flammarion, en février de cette
année, d’un petit volume intitulé :
Voltaire, Ecrits autobiographiques. La table des matières
nous propose, outre les Mémoires connus de tous
les voltairiens, le Commentaire historique sur l’auteur
de la Henriade et quelques lettres à madame Denis.
L’éditeur de cet ensemble apparemment hétéroclite
n’est autre que Jean Goldzink, à qui l’on
doit déjà une fort mauvaise édition du théâtre
de Voltaire, dans la même collection.
Ledit Jean
Goldzink, dans sa présentation, n’élude pas la question
que suppose le titre même d’écrits autobiographiques, et
qui « consiste à se demander ce que M. de Voltaire vient
faire dans cette galère rousseauiste ». La question semble
d’autant plus pertinente que « les incursions voltairiennes
dans le récit de soi par soi n’obéissent à aucune
pulsion désespérée. » La réponse est
d’abord technique. Aux trois moments qui, dans la chronologie voltairienne,
appellent à une écriture autoréférentielle, correspondent
en effet trois formes distinctes : « le recueil épistolaire,
le récit en je, le récit en il narré par
un je anonyme et ambigu. »
Le pari
est intéressant, et Jean Goldzink a soin d’exploiter, à bon
escient, les récentes découvertes d’André Magnan,
relatives à Paméla. Hélas, les textes sont trop
rapidement annotés, la bibliographie reste scandaleusement sélective,
et l’ensemble donne, encore une fois, l’impression d’un travail
hâtif, que soutient une réflexion certes brillante, mais souvent
discutable.
Les éditions
Desjonquères ont publié, dans la collection « L’esprit
des lettres », et sous la direction de Franck Salaün,
un volume intitulé Diderot Rousseau : Un entretien à distance. Il
s’agit en fait des actes du colloque Diderot hanté par
Rousseau, Rousseau hanté par Diderot, qui s’était
tenu le 9 avril 2005 à Montpellier. Treize articles permettent
d’embrasser des problématiques aussi diverses que « le
projet du Persiffleur », le rapport des deux écrivains à la
vérité, ou, dans une très belle étude
de Geneviève Goubier-Robert, la fable des montagnons.
Signalons
enfin Les Pitt : l’Angleterre face à la
France, 1708-1806 d’Edmond Dziembowski, paru chez
Perrin ; la deuxième édition revue et corrigée
de l’étude d’Elisabeth Badinter intitulée Mme
du Châtelet, Mme d’Epinay, ou l’ambition féminine
au XVIIIe siècle, chez Flammarion ; et enfin
le Casanova de Guy Chaussinand-Nogaret, au sous-titre
accrocheur (Les dessus et les dessous de l’Europe des
Lumières), chez Fayard.
Voltairiana
Le
premier numéro des Voltairiana, publié aux éditions
Cristel (Jean-Louis Wagnière, ou les deux morts de
Voltaire, lettres pour la plupart inédites présentées
et commentées par Christophe Paillard), continue de rencontrer
un grand succès. Il semblerait que le Times Literary
Supplement s’apprête à consacrer prochainement
une large rubrique à cette édition. D’autres
revues ne sont pas en reste, qui célèbrent le talent
de M. Paillard et le caractère opportun d’une telle
publication, destinée, rappelons-le, à partager
avec l’ensemble des citoyens la richesse des fonds de l’Institut.
Plusieurs
autres numéros sont en cours de préparation, parmi
lesquels une édition critique de lettres en grande partie
inédites, une autre des Lettres chinoises, l’une
des dernières œuvres philosophiques de Voltaire,
rédigée quelques années seulement avant
sa mort, sans compter le catalogue des manuscrits de la bibliothèque
de l’Institut, dont la divulgation achèvera d’ouvrir
nos fonds à tous les amoureux du dix-huitième
siècle.
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