La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
   
   Automne 2006 Accueil   IMV   Contact
           
       
           
  SOMMAIRE   Sergueï Toutounov, Entrée du monastère de saint Daniel                           Cet article en pdf       NUMEROS PRECEDENTS
       
 

Actualités de l'IMV
Fin de l’exposition Erni chez Voltaire : dialogue à Genève
Voltaire nous écrit
Rescrit de l’Empereur de la Chine à l’occasion du Projet de paix perpétuelle (1761)
Clin d'oeil
Sergueï TOUTOUNOV, Entrée du monastère de saint Daniel
A propos de ...
C’est la faute à Voltaire !
Nouvelles du XVIIIème siècle
Disparition de Robert Mauzi 
Liens
Ecrivains sur le net


Tout le numéro en pdf  

inscrivez-vous � la
Gazette des D�lices

 

Nous ouvrons aujourd’hui notre rubrique « Clin d’œil » à Serge Toutounov, dont les 199 tableaux visibles à Genève dialoguent, dans le cadre de l’exposition « Lieux de vie », avec un grand nombre de lettres de Voltaire. Les visiteurs de l’exposition ont pu voir que les « lieux de vie » proposés à la vue par Serge Toutounov sont essentiellement basés en Suisse, en Bretagne et en Russie.

Offrons-nous donc un petit voyage, avec la présentation de l’Entrée du monastère de saint Daniel, œuvre conçue par le peintre en 2004. Rappelons que ce monastère fut fondé à la fin du treizième siècle par saint Daniel de Moscou, prince de Moscou et fils cadet du Grand-Duc saint Alexandre de la Néva. Daniel de Moscou, mort le 4 mars 1303 à l’âge de 42 ans, fut canonisé en 1652.

C’est au cœur de ce monastère qu’a été signifié, à la fin de la période communiste, le renouveau d’une vitalité de la foi orthodoxe en Russie. En 1985 en effet, alors qu’on préparait la commémoration du millénaire du baptême de la Russie et de l’Ukraine, le gouvernement soviétique rendit à l’Eglise les locaux de la laure de saint Daniel. Deux ans plus tard, le patriarcat de Moscou y installait son siège. Le 21 juin dernier enfin, à l’initiative du Centre patriarcal d’éducation spirituelle des enfants et de la jeunesse, a eu lieu une table ronde intitulée « Les défis du temps et les voies de développement de la vie de l’Eglise. » Y ont participé des prêtres bien sûr, mais aussi des laïcs jouant un rôle actif dans l’Eglise et des représentants des organisations de jeunesse. Les débats étaient menés par le dirigeant du centre, l’higoumène Ioassaf Polouianov.

Il suffit de parcourir la liste des divers intervenants et les titres de leurs communications pour se convaincre de l’importance, en ce début de vingt-et-unième siècle, de la réflexion en cours sur la vie ecclésiale en Russie. C’est ainsi que les débats ont été ouverts par l’évêque de Dimitrov, Alexandre, dont l’exposé portait un titre on ne peut plus significatif : « Crise de l’individualisme et principe familial comme base de développement de la vie ecclésiale. » Lui ont succédé l’higoumène Pierre Mechtcherinov ; l’archiprêtre Georges Mitrophanov, membre de la commission synodale des canonisations ; le vice-président du Département des relations extérieures de l’Eglise, l’archiprêtre Vsevolod Tchapline ; Eugène Nikiforov, président de la société Radonège ; Irina Medvedev, psychologue orthodoxe, directrice de l’Institut de la sécurité démographique ; et enfin André Zubov, professeur à l’Institut national des relations internationales de Moscou.

Que le monastère de saint Daniel soit rendu à sa vocation spirituelle est certes une bonne chose. Qu’il fasse aujourd’hui l’objet d’un regard esthétique ne peut que de même que réjouir tous les amateurs d’art et, parmi eux, les nombreux admirateurs de Serge Toutounov. Ludmila Rudneva rappelle, dans son introduction à la deuxième monographie consacrée à l’artiste, qu’il « peint des vues panoramiques » mais que celles-ci « ne représentent qu’une infime partie de ses paysages. » En effet, « c’est dans le cadre plus intime des espaces naturels français, et de leur urbanisation au XXe siècle, beaucoup plus forte qu’en Russie, que s’est formée sa philosophie particulière de peintre paysagiste. » L’Entrée du monastère de saint Daniel a dès lors ceci d’intéressant qu’il est à mi-chemin de la tentation « urbaniste » (il s’agit de peindre l’entrée d’un des bâtiments les plus centraux et les plus chargés de sens de Moscou) et de la vocation « paysagère » de Toutounov. L’art du détail s’y conjugue avec la palette très marquée des coloris aux tons rouges et noirs. Les reflets de la pluie permettent de lier les premiers plans (les oiseaux, que vient irradier une coulée de lumière blanche) et les plans plus éloignés, livrés à l’imagination du visiteur.

Au moment même où est rédigée cette petite chronique, Serge Toutounov est en train de travailler au Clos Voltaire. Nous espérons pouvoir présenter au public ce nouvel hommage au patrimoine voltairien dans le courant de l’année prochaine.


Vers le haut

 
       
       
     
© IMV Genève | 02.10.2006