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Fin de l’exposition Erni chez Voltaire : dialogue à Genève
Voltaire nous écrit
Rescrit de l’Empereur de la Chine à l’occasion
du Projet de paix perpétuelle (1761)
Clin
d'oeil
Sergueï TOUTOUNOV, Entrée du monastère
de saint Daniel
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Nous ouvrons aujourd’hui
notre rubrique « Clin
d’œil » à Serge Toutounov, dont
les 199 tableaux visibles à Genève dialoguent,
dans le cadre de l’exposition « Lieux de vie »,
avec un grand nombre de lettres de Voltaire. Les visiteurs de
l’exposition ont pu voir que les « lieux de
vie » proposés à la vue par Serge Toutounov
sont essentiellement basés en Suisse, en Bretagne et en
Russie.
Offrons-nous
donc un petit voyage, avec la présentation de l’Entrée
du monastère de saint Daniel, œuvre conçue
par le peintre en 2004. Rappelons que ce monastère fut
fondé à la fin du treizième siècle
par saint Daniel de Moscou, prince de Moscou et fils cadet du
Grand-Duc saint Alexandre de la Néva. Daniel de Moscou,
mort le 4 mars 1303 à l’âge de 42 ans, fut
canonisé en 1652.
C’est
au cœur de ce monastère qu’a été signifié, à la
fin de la période communiste, le renouveau d’une
vitalité de la foi orthodoxe en Russie. En 1985 en effet,
alors qu’on préparait la commémoration du
millénaire du baptême de la Russie et de l’Ukraine,
le gouvernement soviétique rendit à l’Eglise
les locaux de la laure de saint Daniel. Deux ans plus tard, le
patriarcat de Moscou y installait son siège. Le 21 juin
dernier enfin, à l’initiative du Centre patriarcal
d’éducation spirituelle des enfants et de la jeunesse,
a eu lieu une table ronde intitulée « Les défis
du temps et les voies de développement de la vie de l’Eglise. » Y
ont participé des prêtres bien sûr, mais aussi
des laïcs jouant un rôle actif dans l’Eglise
et des représentants des organisations de jeunesse. Les
débats étaient menés par le dirigeant du
centre, l’higoumène Ioassaf Polouianov.
Il
suffit de parcourir la liste des divers intervenants et les titres
de leurs communications pour se convaincre de l’importance,
en ce début de vingt-et-unième siècle, de
la réflexion en cours sur la vie ecclésiale en
Russie. C’est ainsi que les débats ont été ouverts
par l’évêque de Dimitrov, Alexandre, dont
l’exposé portait un titre on ne peut plus significatif : « Crise
de l’individualisme et principe familial comme base de
développement de la vie ecclésiale. » Lui
ont succédé l’higoumène Pierre Mechtcherinov ;
l’archiprêtre Georges Mitrophanov, membre de la commission
synodale des canonisations ; le vice-président du
Département des relations extérieures de l’Eglise,
l’archiprêtre Vsevolod Tchapline ; Eugène
Nikiforov, président de la société Radonège ;
Irina Medvedev, psychologue orthodoxe, directrice de l’Institut
de la sécurité démographique ; et
enfin André Zubov, professeur à l’Institut
national des relations internationales de Moscou.
Que
le monastère de saint Daniel soit rendu à sa vocation
spirituelle est certes une bonne chose. Qu’il fasse aujourd’hui
l’objet d’un regard esthétique ne peut que
de même que réjouir tous les amateurs d’art
et, parmi eux, les nombreux admirateurs de Serge Toutounov. Ludmila
Rudneva rappelle, dans son introduction à la deuxième
monographie consacrée à l’artiste, qu’il « peint
des vues panoramiques » mais que celles-ci « ne
représentent qu’une infime partie de ses paysages. » En
effet, « c’est dans le cadre plus intime des
espaces naturels français, et de leur urbanisation au
XXe siècle, beaucoup plus forte qu’en Russie, que
s’est formée sa philosophie particulière
de peintre paysagiste. » L’Entrée
du monastère de saint Daniel a dès lors ceci
d’intéressant qu’il est à mi-chemin
de la tentation « urbaniste » (il s’agit
de peindre l’entrée d’un des bâtiments
les plus centraux et les plus chargés de sens de Moscou)
et de la vocation « paysagère » de
Toutounov. L’art du détail s’y conjugue avec
la palette très marquée des coloris aux tons rouges
et noirs. Les reflets de la pluie permettent de lier les premiers
plans (les oiseaux, que vient irradier une coulée de lumière
blanche) et les plans plus éloignés, livrés à l’imagination
du visiteur.
Au moment même où est
rédigée cette petite chronique, Serge Toutounov
est en train de travailler au Clos Voltaire. Nous espérons
pouvoir présenter au public ce nouvel hommage au patrimoine
voltairien dans le courant de l’année prochaine.
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