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2007 : quelles bibliothèques numériques ?

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2007 : quelles bibliothèques numériques ?


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Par Flávio Borda D’Água

Nous savons tous que les Français et le monde anglo-saxon ont toujours été rivaux. Le xxie siècle n’échappe pas à cette fatalité, qui semble même connaître un regain de vitalité depuis l’apparition d’Internet. La volonté de créer, grâce à Google Books, une grande bibliothèque numérique, pose en effet le problème de la place de la langue française et des valeurs françaises sur le réseau. La Bibliothèque nationale de France offre certes, depuis un certain nombre d’années, une bibliothèque numérique de ses propres fonds : Gallica. Mais Gallica, grande référence pour les ouvrages de langue française, semble avoir quelques difficultés à rivaliser avec le projet anglo-saxon. 2005 marque alors la création d’un groupe de travail à la BnF afin de donner une réponse européenne à Google : la création d’un prototype de bibliothèque numérique européenne, Europeana.

Ce projet a pour objectif principal la numérisation et la mise en ligne d’œuvres européennes à partir d’un seul point d’accès tout en privilégiant le multilinguisme européen. Financée par des fonds de l’UE et des Etats membres, Europeana a été mise en ligne lors du salon du livre de Paris en mars 2007. Elle rend accessibles déjà plus de 12'000 documents libres de droits issus des collections de la BnF, de la Bibliothèque nationale Széchényi de Hongrie et de la Bibliothèque nationale du Portugal.

Un autre projet européen est intitulé The European Library. Cette bibliothèque européenne regroupe déjà 23 des 47 Bibliothèques nationales européennes (même la Cité du Vatican est de la partie). Cette nouvelle offre européenne est plus audacieuse que l’Europeana. L’internaute a à sa disposition une banque de données tout à fait conséquente (livres, affiches, cartes, son et image, etc.) Un des grands avantages est la clarté de sa navigation. On notera aussi la possibilité de consulter des manuscrits en ligne.

Ces deux projets européens ne seraient-ils pas in fine complémentaires ? Du moins c’est ce que la liste des Bibliothèques nationales associées à l’Europeana et à la European Library nous laisse entrevoir. Il est très probable que ces deux jeunes bibliothèques numériques n’en feront plus qu’une dans quelques années. Ces deux prototypes nous montrent en tout cas que les bibliothèques en ligne se développent à une allure incroyable et donnent dès lors naissance à d’autres projets plus spécifiques tel Criminocorpus.

Criminocorpus nous nous propose une bibliothèque numérique, des dossiers thématiques, des expositions virtuelles et un ensemble d’outils de recherche. Ce site vise principalement « à promouvoir et favoriser l’histoire des crimes et des peines ». La base de données qui est proposée à l’internaute est claire, rapide et surtout d’une grande utilité pour les chercheurs qui travaillent sur la thématique de la criminalité. C’est également et avant tout un outil destiné à l’historiographie française plutôt qu’européenne : la France est de fait un modèle européen pour toutes les questions de pénalité et de criminalité.

Ius lusitaniae est un site tout aussi intéressant notamment pour la qualité de la navigation. Il regroupe en effet les sources de droit portugais pour l’époque moderne. Ce sont plus de 30'000 pages numérisées et plus de 17'000 objets disponibles (lettres royales, décrets, lois, ordonnances, etc.) Ius lusitaniae fournit non seulement une vision d’ensemble sur ces sources mais tient également compte des besoins des chercheurs et propose des articles plus spécifiques. L’indexation est parfaitement élaborée à l’intérieur des fichiers adobe. Ce projet n’en est cependant qu’à sa première phase.

Google Books est venu finalement donner un nouvel élan dans la mise en ligne de documents. C’est par ailleurs l’occasion pour des institutions de développer de nouveaux partenariats. La Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne a ainsi tout récemment décidé de rejoindre Google Books. Elle est l’une des premières bibliothèques de l’espace francophone à faire partie de ce projet « googlelien » et compte mettre à disposition 100'000 ouvrages du xviie au xixe siècles.

Reste que le contact même du livre, dit-on souvent, est chose irremplaçable…



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© IMV Genève | 01.07.2007