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Jean-Louis Wagnière et la biographie voltairienne

Par Christophe PAILLARD

L’«ancien secrétaire » de Voltaire, Jean-Louis Wagnière, fut recommandé en 1778  à Catherine II de Russie comme le « seul dictionnaire vivant de tout ce qui tient aux 24 dernières années de l’homme le plus célèbre de notre temps » (1). Cette recommandation doit être prise au sérieux. Qui, mieux que le « fidèle Wagnière », saurait témoigner de la vie et de l’œuvre du philosophe qu’il accompagna pendant les années les plus fécondes de son existence, celles de Candide, du Dictionnaire philosophique, des Questions sur l’Encyclopédie et du combat pour la réhabilitation de Calas et du chevalier de La Barre ? Il rédigea entre 1780 et 1787 quatre relations biographiques éditées en 1825 par Decroix et Beuchot sous le nom de Mémoires sur Voltaire (2). S’accordant à trouver dans ces relations « une des sources les plus sûres de la biographie de Voltaire » (3), la communauté scientifique reconnaît que Wagnière assure une médiation décisive dans la connaissance que nous avons de la vie et de l’œuvre du patriarche. Cette médiation n’a paradoxalement pas été étudiée en tant que telle, carence qui a privé la recherche de certains aperçus biographiques pénétrants. C’est ce que nous voudrions établir ici en prenant pour thème spécifique la mort de Voltaire. Si des témoignages jusqu’alors inconnus permettent d’approfondir, de confirmer et de préciser certains aspects du témoignage du secrétaire, l’étude de ses manuscrits nous détermine au contraire à formuler les plus vives réserves quant à la pertinence du texte établi par Decroix au début du XIXe siècle. Et si la réévaluation du témoignage de Wagnière permettait de revisiter l’histoire de la mort de Voltaire ?

1/ La Lignière ou la dignité d’une mort rêvée

Au siècle des Lumières, le contrôle catholique des consciences passait par le contrôle des corps. Si Jean-Louis Flandrin a établi que la régulation des pratiques sexuelles, butant sur le secret des alcôves, avait perdu une part de son efficace (4), il est une forme de contrôle qui conservait son implacable puissance : celui du sort posthume des corps. L’Église interdisait d’enterrer en terre consacrée les dépouilles de ceux qui ne s’étaient pas soumis à son pouvoir spirituel : hérétiques, comédiens, suicidaires, philosophes ou libres esprits qui, à l’article de la mort, n’avaient pas donné au confesseur une rétractation en bonne et due forme, dont l’apologétique catholique faisait son miel. Ces réprouvés avaient pour destin d’être livrés à la fosse commune, l’indignité de la sépulture sanctionnant l’impiété de l’existence. Les philosophes appelaient de leurs vœux l’abolition d’un « fanatisme » (5) auquel l’Église n’entendait pas renoncer, son pouvoir sur la mort lui assurant un pouvoir sur la vie. Voltaire éprouvait une sainte horreur pour cette pratique intolérante qu’il jugeait autant barbare que superstitieuse. Il l’avait dénoncée dès 1723 dans son Épître à Adrienne Lecouvreur, comédienne qui venait de décéder :

J'entends de tous côtés les beaux-arts éperdus,
S'écrier, en pleurant : « Melpomène n'est plus! »
Que direz-vous, race future,
Lorsque vous apprendrez la flétrissante injure,
Qu'à ces arts désolés font des hommes cruels ?
Ils privent de la sépulture
Celle qui dans la Grèce aurait eu des autels (6).

Voltaire ne souhaitait pas subir la destinée macabre d’Adrienne Lecouvreur : tout plutôt que le reniement d’une rétractation ou l’ignominie d’un corps jeté à la voirie ! Prévoyant, il avait fait ériger en 1766 dans l’église de Ferney un tombeau ou « petit sépulcre » (7) situé « à moitié dans l’église et à moitié dans le cimetière » : « Les malins », observait-il malicieusement, « diront que je ne suis ni dehors ni dedans » (8). Le seigneur de Ferney n’était-il pas apte à dicter, fût-ce d’outre-tombe, ses quatre volontés au curé de village Hugonet ? Telle est l’interprétation de René Pomeau : « À Ferney, il avait prévu sa sépulture dans son église, et sa popularité dans son canton était telle que Mgr Biord n’aurait sans doute pas pu s’y opposer » (9). Mais René Pomeau sous-estime la farouche opposition de l’évêque d’Annecy. Voltaire était conscient, dans les années 1770, que son enterrement dans le tombeau de l’église supposait l’impossible approbation des autorités ecclésiastiques. Aussi avait-il développé une stratégie alternative. Sitôt qu’il sentirait sa dernière heure venue, il se déplacerait en Suisse pour mourir en terre protestante, loin de l’emprise des confesseurs. On se chargerait alors de rapatrier son corps et de l’enterrer, non en terre consacrée, mais dans le pavillon de bains situé à côté du château. Telle est la version défendue par Wagnière dans sa Relation du dernier voyage de M. de Voltaire à Paris, et de sa mort :

Dans le temps qu’il était à Ferney, il m’avait toujours dit : Si, lorsque je serai malade, il se présente quelque prêtre, ayez soin de l’éconduire. Et même, pour éviter ces cérémonies qui ne servent qu’à effrayer l’imagination affaiblie des malades, et souvent à les faire mourir, j’avais loué sous mon nom, pour lui et par son ordre, une maison en Suisse à quatre lieues de Ferney, où il voulait se faire conduire pour y finir ses jours tranquillement, dès qu’il se serait senti en danger. Il m’avait aussi chargé expressément de le faire ensuite transporter de là à Ferney, pour y être enterré dans sa chambre des bains, quoiqu’il se fût fait autrefois construire un tombeau adossé extérieurement à l’église de Ferney (10).

Ce témoignage a été pris au sérieux par les meilleurs biographes sans pour autant être élucidé :

en prévision de telles difficultés, le patriarche avait renoncé à sa sépulture sous la pyramide adossée à l’église. Il avait envisagé de mourir en Suisse, hors de la juridiction de Mgr Biord, à quatre lieues de Ferney, dans une maison louée par Wagnière. De là, son corps serait transporté au château, et inhumé dans le pavillon de bains, transformé en mausolée (11).

En quel lieu Voltaire comptait-il passer « tranquillement » de vie à trépas ? Confirmant et explicitant le témoignage de Wagnière, une récente publication permet de résoudre l’énigme. L’Association des Amis du Château de Prangins vient de faire paraître le premier volume du Journal de Louis-François Guiger, baron de Prangins (12) dont le magnifique château offrit à Voltaire un premier asile lors de sa transplantation lémanique. Voltaire y vécut entre la fin de décembre 1754 et le début de mars 1755. Quoiqu’il ait préféré à ce château les Délices en 1755 puis Ferney à partir des années 1760, il conserva des relations de voisinage et d’amitié avec le baron de Prangins, qui lui rendait à l’occasion visite et qui entretenait les meilleurs rapports du monde avec le marquis de Florian. Le châtelain de Prangins était Marc-Étienne de Ribaupierre, père de Jean-François, dit « François » de Ribaupierre, aide de camp de Potemkine et général de Catherine II, recommandé par Voltaire à l’impératrice et qui fut tué au siège d’Ismaïl le 23 décembre 1790 (13). Les Ribaupierre avaient acquis des Prangins en 1760 le domaine de la Lignière, à proximité de Gland dans le canton de Vaud (14). Or c’est ce domaine que Voltaire loua en 1775 en utilisant Florian comme intermédiaire et Wagnière comme prête-nom. Le baron de Prangins crut d’abord à un projet en l’air :

Lundi 15 [mai 1775]. Monsieur le marquis de Florian et marquise, et la petite sœur sont arrivés à 6 heures ; visite annoncée depuis huit jours. Proposition du marquis au sujet de la maison de la Lignere qui vraisemblablement sera sans suite. C’est une fantaisie du vieillard de Fernex qui lui passera bien vite (15).

Il ne s’agissait cependant pas d’une velléité mais d’une réelle volonté que Voltaire fit rapidement aboutir, quitte à éventer son secret de polichinelle :
 
Lundi [19 juin 1775] Visite de Monsieur de Voltaire qui veut qu’on ignore qu’il vient prendre vision locale de la Lignere et qui s’y transporte très-publiquement, accompagné de Monsieur Vagnieres, son secretaire, qui sera le locataire, y bâtira, construira etc. sans autre convention que de n’en pouvoir rien demolir à la fin du bail (16).

Le jeudi 22 juin, « Ribaupierre a bati le projet d’acte de location p[our] la Lignere » et le vendredi 23, « les trois marquis et de Prangins vont à Fernex pour y diner où le contrat de location se paracheve. Retour le soir » (17). Un an plus tard, Wagnière supervisait les travaux d’aménagement : « Wagnieres a passé la matinée du dimanche à la Lignere où il fait continuer l’ouvrage commencé. Le jardinier Merlin de Geneve est arrivé avec un ouvrier et se propose de commencer les greffes aux cerisiers du bois » (18).

Parfaite est la concordance entre le témoignage du secrétaire, publié en  1825, et celui du baron de Prangins révélé en 2007. Non seulement la Lignière est située à « quatre lieues » de Ferney mais Wagnière servit de prête-nom à Voltaire pour la location. Le projet était bien conçu : le patriarche savait qu’il pouvait compter sur le soutien du baron ainsi que sur celui de Marc-Étienne de Ribaupierre dont il avait recommandé le fils à Catherine II (19). Voltaire voulait mourir en paix sans avoir à subir l’ingérence spirituelle des professionnels de la mort. Peu après la signature du bail, il confiait à Paul-Claude Moultou : « Vous avez bien raison, mon très cher philosophe, de me dire qu’il faut que j’achève ma vie et que je meure en terre libre. Vos offres me pénètrent le cœur, nous en parlerons plus au long quand j’aurai la consolation de vous voir » (20). Son malencontreux voyage de 1778 fit avorter le projet de mourir tranquillement « en terre libre » : Voltaire dut subir à Paris une mort indigne...

II/ La Relation du dernier voyage à Paris ou l’indignité d’une mort subie

Montrer l’horreur de la mort de Voltaire : tel est le thème de la première pièce biographique de Wagnière, la Relation du dernier voyage de M. de Voltaire à Paris, et de sa mort. Wagnière entendait faire sa cour à Catherine II, dont il était devenu pensionnaire le 28 décembre 1779, autant que régler ses comptes avec Mme Denis, qui l’avait brutalement congédié à son retour de Russie. Sa Relation constitue une des principales sources de la biographie des derniers jours de Voltaire. Peut-on s’y fier ? La réponse à cette question nous semble devoir être négative. Non que le témoignage de Wagnière travestisse les faits mais Beuchot, et surtout Decroix, ne l’ont pas édité au début du XIXe siècle sans le remanier, le réécrire et l’altérer. Lourdes de sens, leurs interpolations ont souvent induit la voltairie en erreur.

Les Mémoires sur Voltaire : un texte altéré

« Voltairien passionné » (21), Jacques-Joseph-Marie Decroix fut un des principaux rédacteurs de la première édition posthume des Œuvres complètes de Voltaire, connue sous le nom d’édition de Kehl ou d’édition de Beaumarchais. En compagnie du libraire Panckoucke, il rendit visite à Voltaire à Ferney à la fin de 1777 pour lui proposer une nouvelle édition de ses Œuvres dont il avait esquissé le Plan, conservé à l’IMV et récemment édité par A. Brown et A. Magnan (22). Panckoucke avait offert à Wagnière 6000 livres pour qu’il convainque le patriarche d’approuver cette proposition (23) et pour qu’il l’assiste dans les travaux de révision afin de donner une « édition qui fasse tomber toutes les autres » (24). Après la mort de Voltaire, le voyage du secrétaire en Russie l’éloigna de l’équipe éditoriale au moment où tout se mettait en place. Par la suite, Panckoucke céda les manuscrits à Beaumarchais. Or Catherine II se méfiait de « Figaro » et elle obtint des autorités françaises qu’elles lui imposent la censure de onze passages de ses lettres à Voltaire (25). Les relations privilégiées de Wagnière avec les autorités russes lui interdisaient toute contribution directe à l’édition de Kehl (26). Telles sont les raisons qui expliquent l’avortement de sa collaboration. Au sein de l’équipe des rédacteurs, Decroix était le seul à être convaincu de son expertise, le sollicitant fréquemment pour authentifier ou dater une pièce. Il tenta à plusieurs reprises d’acquérir ses papiers mais il buta sur l’opposition de Beaumarchais, peu enclin à engager de nouvelles dépenses après avoir acquis à prix d’or les manuscrits de Voltaire. Decroix dut attendre la mort de Wagnière pour obtenir en 1807 ses papiers de ses héritiers. Ils lui donnèrent l’occasion de fournir aux éditeurs de la Restauration force corrections, variantes ou inédits. Seul Adrien Beuchot sut capter son attention et susciter son amitié. Decroix trouva en lui son héritier spirituel, lui transmettant le relais de son expertise éditoriale. Il était depuis longtemps hanté par un rêve, celui de donner un « supplément » aux Œuvres complètes pour remédier aux « défectuosités de l’édition de Kehl » (27). Faute d’un « supplément », il donna avec Beuchot un complément aux Œuvres : les Mémoires sur Voltaire qui éditent diverses pièces dont les relations biographiques de Wagnière et les Mémoires de Sébastien Longchamp, valet de chambre et secrétaire à l’époque de Cirey.

Les Mémoires de Longchamp sont l’œuvre d’un homme peu cultivé et sachant mal écrire. Esthète, Decroix ne pouvait souffrir de donner au public un texte aussi peu élégant. Il s’attacha à le réécrire, corrigeant l’expression, voire interpolant des passages de son cru. Dans une lettre à Beuchot, il reconnaît avoir eu la main lourde : « On ne pouvait se borner à corriger de mauvaises expressions et (…) il fallait faire un peu plus pour rendre la lecture moins pénible » (28). Inconscients de ces manipulations, les biographes de Voltaire ont invoqué le témoignage de Longchamp sans réaliser qu’il résultait souvent de la seule imagination de Decroix. W. H. Barber a magistralement démasqué l’imposture dans un spirituel article de 1978 et étudié avec humour ses conséquences pour les études voltairistes, la datation de Candide et l’analyse du mysticisme de Voltaire par R. Pomeau (29)… Suivant apparemment le témoignage de Barber, A. Magnan note justement que le « pieux Decroix se mit un jour en devoir, on ne sait quand (30), de brocher un récit suivi, déplaçant, arrangeant et refondant selon les besoins, et donnant à l’ensemble le style et le statut d’un document. L’autorité des Mémoires de Longchamp se fonde en réalité sur cette réécriture aujourd’hui avérée – et indirectement sur la qualité des Mémoires voisins de Wagnière » (31). Les Mémoires sur Voltaire marieraient le fidèle témoignage de Wagnière à la frauduleuse relation de Longchamp. Mais si Decroix a altéré l’un des textes, n’aurait-il pu altérer l’autre ? La question n’est pas anodine. Wagnière constitue une des principales sources de la biographie voltairienne. Notre connaissance de Voltaire pourrait-elle avoir été falsifiée par Decroix ?

Si Decroix confesse avoir eu la main lourde avec Longchamp, il prétend s’être contenté d’émonder le style de Wagnière de « certains idiotismes » (32). Il n’aurait rectifié que la répétition « très choquante pour l’oreille » de l’auxiliaire dans des formules telles que « les secours qu’ils ont eu reçus » ainsi que « quelques autres incorrections assez légères » : « nous n’en parlerons plus » (33). Cet aveu à mots couverts dissimule des interventions lourdes de sens. Decroix réécrit la prose de Wagnière pour la conformer à son idéal d’une Vie de Voltaire. Loin de corriger la lettre, il altère l’esprit du texte en plusieurs occasions (34). Avant d’étudier les conséquences de ses interventions en ce qui concerne la mort de Voltaire, présentons la liste des variantes qui constituent le texte original. Nous ne signalons pas les corrections orthographiques ou purement stylistiques dans la mesure où elles ne modifient pas le sens du texte. Dans la première phrase du second paragraphe de la Relation, Decroix donne ainsi pour leçon : « Outrée de ce procédé, elle [Melle Thévenin] alla se plaindre à un officier suisse qui alors était son amant » là où Wagnière écrivait : « … son amant qui était alors un officier suisse ». Si nous modernisons l’orthographe des éditeurs de 1825, nous respectons la graphie de l’auteur, à l’exception des majuscules systématiquement restituées en début de phrase et dans les noms propres. Nous numérotons 73 variantes significatives en indiquant la pagination du premier volume des Mémoires sur Voltaire.

Variantes

1, p. 118, remplacer la note c par : « Il y avait alors une violente querelle entre Mr. le Mis De Thibouville et Le Kain qui ne voulait pas jouer. Celuy ci écrivit à l’auteur qu’il était résolu de se battre contre le marquis auquel il renvoia la lettre (35). Mais Le Kain étant mort quelque tems après, ce différent comique fut terminé. Cependant Mr. de Voltaire avait été très piqué de l’ingratitude de Le Kain envers lui et de son refus. Cette ridicule avanture contribua beaucoup au départ de Mr. de Voltaire pour Paris, et l’on saisit avec empressement ce prétexte pour redoubler les sollicitations ».

2, p. 119, remplacer : « les trois quarts de l’Europe, qui pensaient qu’il ne lui [Voltaire] était pas permis de retourner dans le lieu de sa naissance » par : « les trois quarts de l’Europe qui étaient persuadés qu’il n’osait pas retourner dans le lieu de sa naissance ».

3, p. 119, remplacer la note f par : « Cette idée était si universelle que le Roi de France Louis 16 lui même en était persuadé, et le dit à Mr. Le Prince de Beauvau capitaine de ses gardes du corps, qui vint en parler à Mr. De Voltaire, et qui le croioit aussi lui même comme il le lui avoua en ma presence. On assure que S.M. fit compulser les régistres des Lettres de cachet pour savoir s’il n’y en avait pas une contre Mr. de Voltaire ».

4, p. 120, remplacer : « M. de Voltaire ne put même satisfaire à quelques besoins qu’en se faisant enfermer à la clef dans une chambre du rez-de-chaussée de la maison » par : « Mr. de Voltaire ne put même satisfaire à quelques besoins qu’en se fesant enfermer sous la clé dans un magasin ».

5, p. 120, après : « je m’en f…, tu mènes M. de Voltaire », supprimer : « ce propos fit plaisir aux spectateurs. On partit au milieu de leurs ris et de leurs acclamations. M. de Voltaire ne pouvait s’empêcher d’en rire lui-même, quoiqu’il se vît dépouillé de l’incognito qu’il s’était proposé de garder dans toute la route », placer un appel de note et en note : « Ce propos énergique et naturel du maître de poste, est une des choses qui a le plus fait de plaisir et d’impression sur Mr. de Voltaire dans tout son voiage à Paris ».

6, p. 121, après : « nous arrivâmes à Paris », placer un appel de note et en note : « Depuis Moret jusqu’à nôtre arrivée, il [Voltaire] craignait continuellement que l’essieu de son carrosse ne fut mal raccommodé et ne cassat de nouveau sur le pavé quand les postillons allaient bon train. Alors il me disait : Eh mort-Dieu, criez leur qu’ils aillent hors du pavé, et dites leur que je suis un pauvre malade qui a la pierre et qui va se la faire tailler à Paris »

7, p. 121-122, remplacer : « le plus grand étonnement mêlé de respect » par : « le plus grand étonnement mêlé d’admiration et de respect ».

8, p. 122, remplacer : « Quelquefois il [Voltaire] lisait ; d’autres fois c’était à mon tour à lire ; tantôt il s’amusait à raisonner avec moi, tantôt à me faire des contes à mourir de rire » par : « ; il lisait des moments et moi d’autres ; il chantait, s’amusait à raisonner avec moi et à me faire des contes à mourir de rîre ».

9, p. 122, remplacer : « M. d’Argental arriva un moment après, et vit M. de Voltaire qui entrait dans l’appartement qu’on lui avait préparé. Il court à lui, et après les premiers embrassements, il lui dit qu’on venait d’enterrer M. Le Kain. M. de Voltaire fit un cri terrible à cette nouvelle » par : « Mr. d’Argental arriva un moment après, comme Mr. de Voltaire entrait dans sa chambre chez Mr. de Villette, il lui aprit qu’on venait d’enterrer Le Kain, et Mr. de Voltaire fit un grand (36)cri perçant à cette nouvelle ».

10, p. 123, troisième paragraphe, remplacer : « M. le marquis de Jaucourt » par « Mr. de Rhulliere » (37) et après : « le retour subit de son oncle à Paris avait causé beaucoup d’étonnement à Versailles », placer un appel de note et en note : « Mr. Le Marquis de Jaucourt homme d’esprit, très aimable et ami vrai de Mr. de V. qui l’estimait infiniment, promit d’en parler à Mr. De Maurepas, lequel lui répondit qu’il croiait que si Mr. de V. ne se brouillait ni avec le parlement ni avec le clergé, il n’avait rien à craindre » (38).

11, p. 123-124, remplacer : « … à Ferney depuis vingt ans. Là, il [Voltaire] était tranquille, et non assujetti à remplir aucun de ces devoirs gênants de la société, ne voyant presque personne, laissant faire à madame Denis les honneurs de la maison, jouissant en tout sens de la plus entière liberté, passant une grande partie du temps dans son lit, à travailler, se promenant en d’autres moments… » par : « … à Ferney (depuis vingt ans) où il était tranquile, ne voiant prèsque personne, jouïssant en tout sens de la plus grande liberté, passant la plus grande partie du tems dans son lit à travailler, se promenant des moments… »

12, p. 124, remplacer : « Quelques jours après la visite de cet abbé, il vint un autre homme qui me parut être aussi un prêtre, mais en habit court. Il me dit qu’il désirait ardemment de voir M. de Voltaire, qu’il venait de quatre cent lieues pour cet effet » par : « Quelques jours après cette visite, il vint un homme habillé en habit court de prêtre. Il me dit qu’il desirait ardemment de voir Mr. de Voltaire, qu’il venait de quatre mille lieues pour cet éffet ».

13, p. 125, remplacer : « quatre cent lieues » par « quatre mille lieues » et « Mon cher maître alors m’adressant la parole, ainsi qu’à un serrurier qui raccommodait une sonnette, nous dit de les laisser seuls » par « Mr. de Voltaire me pria, ainsi qu’un serrurier qui raccommodait une sonette, de les laisser seuls ».

14, p. 126, au sujet de la bénédiction donnée au petit-fils de Benjamin Franklin, remplacer les deux dernières phrases du troisième paragraphe par : «, il la lui donna en l’embrassant et en prononçant ses mots, Dieu, Liberté et Tolérance. Cette scene fut attendrissante ».

15, p. 126, au sujet des dissensions régnant entre les comédiens pour la répartition des rôles d’Irène, remplacer : « Il eut bien de la peine à les mettre d’accord, et il fallut beaucoup de négociations pour arranger cette affaire » par : « Il eut une très grande peine pour arranger tout ce tripot, et il fallut beaucoup de négociations ».

16, p. 127, après « madame Vestris fut très peu complaisante pour M. de Voltaire », placer un appel de note et en note : « Elle ne se souvient pas sans doute du compliment qu’il lui avait fait quand les comédiens vinrent en corps, il lui dit j’ai travaillé toute la nuit madame pour vous comme si je n’avais que vingt ans, cependant j’en ai 84 » (39).

17, p. 128, après « ses devoirs », ajouter : « Nous étions tous dans la plus grande consternation ».

18, p. 130, remplacer : « Je fus témoin de la cabale violente contre cette pièce [Irène] ; il me parut qu’elle était principalement excitée par des gens vêtus en abbés » (40) par : « Je fus témoin de la cabale violente contre cette piece dont les auteurs étaient la pluspart habillés en abbés ».

19, p. 131, remplacer : « Fort peu de temps après, l’abbé Gautier vint chez M. de Villette. On l’introduisit… » par : « L’abbé Gautier étant venu un jour le 2 mars fut introduit après de Mr. de Voltaire ».

20, p. 131, remplacer : « J’entendis M. de Voltaire et l’abbé causer un moment ensemble, et celui-ci finit par demander à mon maître une déclaration de sa main, à quoi il consentit » par : « Mr. de Voltaire et l’abbé causèrent un moment, et celui cy éxigea que le pénitent lui donnat une déclaration de sa main, à quoi il consentit ».

21, p. 131, remplacer : « J’étais au désespoir de la démarche qu’on exigeait de M. de Voltaire ; je m’agitais près de la porte et faisais beaucoup de bruit » par : « J’étais au désespoir de la démarche qu’allait peut être faire mon maître ; je me frappais la tête contre les murs ».

22, p. 132, remplacer : « Il donna ensuite un billet de 600 livres pour les pauvres de la paroisse de Saint-Sulpice » par : « Il donna aussi un billet de 600 livres en faveur des pauvres de la paroisse de St. Sulpice, paiable après sa mort » (41).

23, p. 132, supprimer : « Madame Denis, presque au même moment, venait d’entrer dans la chambre pour témoigner à M. Gautier avec fermeté qu’il devait abréger sa séance auprès du malade ».

24, p. 133, remplacer : « il faut bien se donner de garde de mêler celui du bon Dieu avec le mien. Le confesseur ne répliqua rien » par : « il faut bien se garder de mêler celui du bon Dieu avec le mien. Le confesseur n’osa répliquer ».

25, p. 132, après « avec le mien », placer un appel de note et en note : « Deux jours après cette avanture, on vint à parler devant Mr. de V. de l’abbé Gautier. Personne dans la compagnie ne voulut le connaître, et l’on donna au malade le soupçon, que cet abbé pouvait bien n’être point un prêtre, mais quelqu’un qui avait voulu jouer un tour, et tirer quelque argent. Alors le malade prit le parti d’écrire une Lettre à Mr. de Tersac curé de St. Sulpice, lequel lui fit réponse sur le champ. Ces deux lettres furent rendues publiques bientôt ».

26, p. 133-136, des deux dernières lignes de la page 133 jusqu’aux dix premières lignes de la page 136, supprimer l’ensemble du texte qui est une interpolation de Decroix, éditant la correspondance du curé de Saint-Sulpice avec Voltaire.

27, p. 138-139, remplacer : « Il [Voltaire] repoussa brusquement madame Denis, qui, en reculant, tomba dans un fauteuil, ou plutôt dans les bras de celui qu’elle a épousé depuis, et qui se trouvait alors dans ce fauteuil. Lorsqu’on entendit M. de Voltaire arriver dans le salon… » par : « Il donna un coup de poing sur l’épaule de Made. Denis qui la fit tomber sur un fauteuil et dans les bras de celui qu’elle vient d’épouser. Lors qu’on l’avait entendu arriver dans le sallon… »

28, p. 139, note f, remplacer : « On en pourra voir quelque chose dans la correspondance avec M. d’Argental » par : « On poura en voir quelque chose dans la correspondance de Mr. de Voltaire avec Mr. d’Argental si elle est imprimée fidèlement » (42).

29, p. 139-140, remplacer : « Les spectateurs se mirent à rire, et M. Barte comme les autres ; et c’est ainsi que se termina une scène tragi-comique fort plaisante » par : « ; tout fut terminé, on rit beaucoup, la scene avait été très plaisante ».

30, p. 140, remplacer la note g par : « C’est l’auteur de la comédie de l’homme personnel. Il était venu à Ferney pour en faire la lecture à Mr. De Voltaire qui prèsque dès le commencement se mit à faire des grimaces de douleur et à se serrer le ventre. Avant la fin du premier acte je me glissai par derriere les chaises et me sauvai ; Mr. de Villette, sa femme et d’autres me suivirent, il ne resta que l’auteur, celui qui l’avait amené et Mr. De Voltaire qui redoubla ses grimaces et dit qu’il avait une colique horrible et s’en alla aussi. Mr. Barthe revint un autre jour pour continuer la lecture de sa piece, mais la malheureuse colique reprit encor et Mr. De Voltaire, de manière que Mr. Barthe ne put finir ».

31, p. 141, avant-dernière ligne du 2e paragraphe, ajouter : « utiles et respectables » après « établissements ».

32, p. 141, remplacer : « il se rendit à l’académie française. C’était le 30 de mars, jour où devait se donner la sixième représentation d’Irène. On lui fit accroire que la reine y viendrait. Elle vint en effet à Paris ce même jour, mais elle alla à l’opéra » par : « nous allâmes à l’académie française en attendant l’heure de la comédie. On l’assura que la Reine y viendrait, mais elle alla à l’opéra ».

33, p. 142, remplacer : « … M. le duc d’Orléans, qui le fit inviter deux fois d’assister à son spectacle » par : « Mgr. le duc d’Orléans, au spectacle duquel nous fumes invités deux fois ».

34, p.142, remplacer : « Ils en ont fait autant pour le Genevois Jean-Jacques » par : « ils en ont fait autant pour le malheureux Jean-Jacques Rousseau ».

35, p. 142, remplacer : « … il devenait de mauvaise humeur, faisait abréger la promenade, et… » par : « il se mettait de très mauvaise humeur, et… »

36, p. 143, note h remplacer : « Son cocher, en venant pour nous chercher, avait amené un très beau chien, qui m’appartenait et que M. de Voltaire aimait beaucoup. Ce chien, en arrivant à Paris, lui fit des caresses étonnantes. Le soir il le fit monter chez madame de Villette. Cet animal, en entrant dans l’appartement, courut à M. de Voltaire et le caressa. Eh bien ! dit-il alors, vous voyez pourtant que je suis encore aimé à Ferney. En même temps les larmes lui coulaient des yeux » par : « Son cocher, en venant de Ferney pour nous chercher, amena un très beau chien qui m’apartenait, que mon maître appellait Freron (44), et qu’il aimait beaucoup. Ce chien en arrivant à Paris fit des caresses étonnantes à Mr. de Voltaire. L’aiant fait monter le soir dans la chambre de made. de Villette, cet animal courut à lui avec empressement. Alors Mr. de Voltaire dit vous voiez cependant par cet éxemple que je suis encor aimé à Ferney ; les larmes lui coulaient des yeux ».

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(1) François Tronchin à Friedrich Melchior Grimm, 27 septembre 1778, C. Paillard, Jean-Louis Wagnière et les deux morts de Voltaire, Saint-Malo, Cristel Editions, 2005 [désormais C. Paillard], p. 220.

(2) Mémoires sur Voltaire, 2 vol., Paris, 1826 [désormais Longchamp-Wagnière]. Malgré le millésime, le livre parut à la fin de 1825.

(3) Voltaire en son temps, dir. R. Pomeau, Oxford, 1991, t. 3, p. 222.

(4) J.-L. Flandrin, L’Église et le contrôle des naissances, Paris, Flammarion, 1970 ; rééd. sous le titre L’Église et la contraception, Paris, Imago, 2006. Voir la mise au point de F. Lebrun sur ce classique de la science historique, L’Histoire, novembre 2007, n°325, p. 83.

(5) Voir l’article « Fanatisme » de l’Encyclopédie : « Qu'il ne soit donc pas permis à la canaille d'insulter la maison d'un honnête homme à coups de pierre, parce qu'il est excommunié : qu'il jouisse encore de l'eau & du feu, quand on lui a interdit le pain des fideles : qu'on ne prive pas son corps de la sépulture, sous prétexte qu'il n'est point mort dans le sein des élûs ».

(6) Voltaire, Œuvres, éd. Moland, t. 10, p. 261-262. Cf. les Vers à l’occasion du traitement fait à Mlle Lecouvreur après sa mort (1730) : « O de mes vers charmant soutien,/ Si c'est ainsi que l'on vous traite,/ Je dois m'en taire en bon chrétien;/ Mais, hélas! on souffrira bien/ Que j'ose m'en plaindre en poète » (t. 32, p. 405).

(7) Voltaire à Guiseppe Colpani, 6 mai 1766, D13287.

(8) Paul-Claude Moultou à Jacob-Heinrich Meister, 5 juin [juillet 1777], D20719.

(9) R. Pomeau, La religion de Voltaire, nouvelle édition revue et mise à jour, Paris, Nizet, 1969, p. 452.

(10) Longchamp-Wagnière, t. 1, p. 161, note q.

(11) R. Pomeau (dir.), On a voulu l’enterrer, Oxford, Voltaire Foundation, 1994, p. 330.

(12) Louis-François Guiger, baron de Prangins, Journal, t. 1, années 1771-1779, Archives cantonales vaudoises et Association des Amis du Château de Prangins, 2007, édité et annoté par Rinantonio Viani. On consultera avec intérêt l’introduction de Chantal de Schoulepnikoff.

(13) Ami d’un des amants de Catherine II, Dmitriev Mamonov, Ribaupierre tomba en disgrâce avec lui en juin 1789. Il avait eu la maladresse d’appuyer ses relations avec la princesse Chtchenbatov. Voir Paul-Louis Bader, Un Vaudois à la Cour de Catherine II. François de Ribaupierre (Ivan Stepanovitch). 1754-1790, Lausanne, Genève, etc., 1932.

(14) Il avait acquis en 1760 la Lignière « pour la moitié de sa valeur » (Louis-François Guiger, baron de Prangins, Journal, t. 1, p. 35, n. 18 ; cf. D. Martignier et A. de Crousaz, Dictionnaire historique, géographique et statistique du canton de Vaud, Lausanne, 1867, p. 533).

(15) Louis-François Guiger, baron de Prangins, Journal, t. 1, p. 275. Nous respectons la graphie de ce texte.

(16) Louis-François Guiger, baron de Prangins, Journal, t. 1, p. 278. Voltaire s’attachera à conserver le secret sur le locataire réel de la Lignière. Dans sa lettre à Chabanon du 25 mars 1776, il écrit ainsi : « La maisonnette qui est dans les bois de Prangins dont vous me parlez, appartient à mon ami Wagnière, qui a du bien vers ce pays-là » (D20024).

(17) Louis-François Guiger, baron de Prangins, Journal, t. 1, p. 279.

(18) Louis-François Guiger, baron de Prangins, Journal, t. 1, p. 297.

(19) Voltaire à Catherine II, 13 mai 1778, D21186.

(20) Voltaire à Paul-Claude Moultou, 5 juillet 1775, D19547.

(21) J. Marchand, « Un voltairien passionné : Jacques Joseph Marie Decroix », RHLF, 1977, p. 187-205.

(22) A. Brown et A. Magnan, « Aux origines de l’édition de Kehl. Le Plan Decroix-Panckoucke de 1777 », Cahiers Voltaire, 4, 2005, p.83-124.

(23) « Billet de Panckoucke en reçu de Wagnière, 19 juin 1778 et [19] juin 1781 », C. Paillard, p. 118.

(24) Voltaire à Panckoucke, 19 octobre 1777, D20844.

(25) C. Paillard, « Ingérence censoriale et imbroglio éditorial. La censure de la correspondance de Voltaire et de Catherine II dans les éditions in-8° et in-12 de Kehl », Revue Voltaire, 7, 2007, p.275-309.

(26) Voir C. Paillard, « De la ‘bibliothèque patriarcale’ à la ‘bibliothèque impériale’ : Grimm, Wagnière, Catherine II et l’acquisition de la bibliothèque de Voltaire par Catherine II », Gazette des Délices, été 2007, n°14, http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/14/a_propos.html

(27) Decroix à Beuchot, 27 juin 1817, Paris, Bibliothèque nationale de France, NAF 25135, f. 2.

(28) Decroix à Beuchot, 19 mai 1825, Paris, Bibliothèque nationale de France, NAF 25135, f.145.

(29) William H. Barber, « Penny plain, twopence coloured : Longchamp’s Memoirs of Voltaire », Studies in the French eighteenth century presented to John Lough […], éd. D. J. Mossop, G. E. Rodmell, D. B. Wilson, University of Durham, 1978, p. 9-21 [désormais W. H. Barber].

(30) Decroix semble y avoir travaillé en 1825 : voir Decroix à Beuchot, 7 avril 1825, BnF, NAF 25135, f.132-133.

(31) A. Magnan, art. « Longchamp, Sébastien », Inventaire Voltaire, dir. J. Goulemot, A. Magnan et D. Masseau, Paris, Gallimard, 1995, p. 854.

(32) Longchamp-Wagnière, t.1, p. V. Cf. Decroix à Beuchot, 19 mai et 9 juin 1825. Voltaire recourait cependant à de piquants helvétismes : C. Wirz, « Cinq lettres et un poème de Voltaire », Musées de Genève 167 (juillet 1976), p. 9, n. 24.

(33) Longchamp-Wagnière, t. 1, p. 31, n. 6.

(34) Comme l’avaient pressenti J. Marchand, « Un voltairien passionné: Jacques Joseph Marie Decroix », RHLF 77, 1977, p. 202-203, et C. Wirz, « Institut et Musée Voltaire », Genava XXV, 1977,p. 295.

(35) D 20984 et D 21012, Lekain à Voltaire, 23 [13] et 26 janvier 1778.

(36) Mot rayé dans le manuscrit.

(37) Claude-Carloman de Rulhière (1735-1791).

(38) Sur la base du texte réécrit par Decroix, R. Pomeau attribue l’avertissement mystérieux à Jaucourt (On a voulu l’enterrer, p. 263).

(39) Cette anecdote expurgée par Decroix semble véridique. Elle se retrouve dans les Mémoires de Bachaumont (16 février 1778, t. 11, p. 103) et dans les Mémoires et anecdotes pour servir à l’histoire de M. de Voltaire, Amsterdam, 1779, p. 26 : « il dit à madame Vestris : madame, j’ai travaillé pour vous, comme un homme de vingt ans ». Besterman attribue cette brochure anonyme au marquis de Villette : « This work appears to have been entirely unknown to Bengesco ; it is of considerable interest ; I believe it to have been compiled by the marquis de Villette, or at least under his direction » (« Some eighteenth-century Voltaire editions unknown to Bengesco », SVEC 111 (1973), p. 221). Bengesco en possédait cependant un exemplaire : voir le catalogue de L’œuvre imprimé de Voltaire à la bibliothèque nationale, 2 vol., Paris, 1978, t. 1, col. 587-588, n° 489.

(40) Texte malencontreusement repris par R. Pomeau, On a voulu l’enterrer, p. 286.

(41) La suppression n’est pas anodine : Decroix veut accréditer l’idée d’un don gratuit de Voltaire qui cherchait en réalité à assurer son inhumation à Paris. Le parti catholique confirme la nature testamentaire du don. Textuellement repris par M.-M. Harel, dit le père Élie (Voltaire, recueil des particularités de sa vie et de sa mort, Porrentruy, 1781, note a, p. 118-119 ; p. 153, n. 58 dans l’édition de 1782) et par [baron de Servières et Dom Louis-Mayeul Chaudon] ou [François-Jacques de Chastenet, marquis de Puységur] (Mémoires pour servir à l’histoire de M. de Voltaire, Amsterdam, 1785, 2 vol. t. 2, p. 33 note), Gaultier se disculpe dans son Mémoire d’avoir détourné à son profit cet argent en produisant un certificat de Faydit de Terrsac : « Je certifie que M. l’abbé Gaultier, prêtre, m’a remis, dans le temps de la première maladie de M. de Voltaire, un codicille de testament écrit de la propre main dudit sieur de Voltaire, qui lègue aux pauvres de ma paroisse la somme de 600 liv. après sa mort, En foi de quoi j’ai signé à Paris ce 10 Septembre 1778. De Terssac, Curé de Saint-Sulpice ».

(42) Wagnière soupçonnait justement que les éditeurs de Kehl altéreraient la Correspondance. Voir Vladimir Sergeevic Ljublinskij, Novye teksty perepiski Vol’tera, 2 vol., Moscou et Leningrad, 1956-1970, t. 2, p. 316 ; cf. A. Brown, « Wagnière comments on the Kehl edition », SVEC, 77, 1970, p. 50.

(43) Voir D 20816, Voltaire à Bernard Joseph Saurin, 26 septembre 1777 : « J’ai un chien gros comme un mulet, qu’on appelle Fréron, parce qu’il aboie toujours ». Cf. C. Mervaud, « Bestiaires de Voltaire », SVEC 2006:06, p. 139 : « À lui seul, Fréron est devenu tout un zoo ».


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© IMV Genève | 08.01.2008