La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
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Un portrait de Marie-Joseph Chénier au musée Voltaire
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Parmi les acquisitions récentes du musée Voltaire, signalons ce très intéressant portrait du dramaturge français Marie-Joseph Chénier, anonyme mais très probablement réalisé dans l’entourage du peintre David. Acheté à l’hôtel Drouot le 24 octobre dernier, il représente le frère cadet du poète André alors qu’il était âgé d’environ vingt-six ou vingt-sept ans, c’est-à-dire à l’occasion de son triomphe dans la tragédie de Charles IX.

Rappelons que Marie-Joseph Chénier, né le 11 février 1764 à Constantinople, a commencé sa carrière « littéraire » par un hommage à… Voltaire ! C’est en effet en 1778, peu avant la mort du patriarche, que le jeune homme alors âgé de seulement quatorze ans lui adresse une épître en vers. Toujours dans le sillage de son illustre devancier, Chénier compose une tragédie, Azémire, qui est représentée (et sifflée) à Fontainebleau le 4 novembre 1786.

C’est en fait la Révolution qui apporte à Marie-Joseph Chénier ses lettres de gloire. D’abord parce qu’il propose au Théâtre-Français, le 4 novembre 1789, une tragédie intitulée Charles IX qui connaît un succès éblouissant et sera longtemps considérée comme une des œuvres maîtresses du répertoire révolutionnaire ; ensuite parce qu’il se lie, tant sur le plan politique que sur le plan dramatique, à François-Joseph Talma, appelé à devenir le comédien le plus important des périodes révolutionnaire et impériale ; enfin et surtout parce que sa production théâtrale se double d’une intense activité politique, et qu’il est difficile d’envisager celle-ci sans tenir compte, peu ou prou, de celle-là.

Les succès se suivent tout au long des dernières années du dix-huitième siècle. Citons Jean Calas (7 juillet 1791), Caïus Gracchus (9 février 1792), Fénelon ou les Religieuses de Cambrai (9 février 1793) et surtout Timoléon, rédigé pendant la Terreur et qui vaut à Chénier les foudres de Robespierre. La pièce ne sera créée qu’après le 9 thermidor, très exactement le 25 fructidor an II, c’est-à-dire, pour notre calendrier grégorien, le 11 septembre 1794.

Les quinze dernières années de la vie de Chénier, qui meurt en janvier 1811, se partagent entre activité politique marquée par une opposition de plus en plus déclarée au césarisme et à Napoléon, interventions réduites sur la scène théâtrale mais rédaction, vers 1805, de ce qui reste sans nul doute son plus grand chef d’œuvre : Tibère, et enfin conception d’une œuvre poétique où prédominent le souvenir de Voltaire ainsi qu’une veine satirique dont se souviendront quelques-uns des polémistes de l’ère romantique.

Les œuvres de Marie-Joseph Chénier sont pour le moment disponibles dans deux éditions contemporaines : Caïus Gracchus, Tibère, deux tragédies politiques, présentation et notes de Pierre Frantz et François Jacob, éditions Cristel, Saint-Malo, 1998 ; et Théâtre (Charles IX, Henri VIII, Fénelon, Timoléon), présentation par Gauthier Ambrus et François Jacob, éditions Garnier Flammarion, Paris, 2002. Il est à noter que les trois auteurs précités dirigent une publication des Œuvres complètes de Marie-Joseph Chénier pour le compte des éditions Classiques Garnier.

Il ne reste plus maintenant qu’à rejouer Marie-Joseph Chénier : avis donc aux amateurs et à tous les amoureux des « suiveurs » de Voltaire !


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© IMV Genève | 13.01.2009