La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
   
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Une importante acquisition : deux exemplaires de l’édition de Dresde offerts par Voltaire à la duchesse de Saxe-Gotha

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C’est le 25 juin 1750 que Voltaire quitte Paris. Il arrive à Postdam un mois plus tard, le 24 juillet très exactement, et s’attelle sans tarder à la correction de ses Œuvres, en cours de publication chez l’éditeur Walther, à Dresde. Le 19 septembre, Voltaire écrit à son éditeur : « Je vous envoie trois exemplaires de ces feuilles nouvelles que j’ai fait imprimer ici, et que j’ai insérées dans votre exemplaire. Je vous prie de bien vouloir faire relier trois exemplaires complets avec ces additions, et conformément à celui dont vous resterez en possession, et qui vous servira de modèle. Vous me tiendrez ces trois exemplaires prêts, et vous me les enverrez à la fin d’octobre à Berlin par les chariots de poste. » Nouvelle lettre le 5 octobre de la même année : « À l’égard des trois exemplaires […], je vous prie de me les faire relier très magnifiquement afin que je puisse les présenter ici au roi et aux reines… »

C’est seulement l’année suivante que Voltaire offre l’un de ces exemplaires à la duchesse de Saxe-Gotha, comme en témoigne une lettre qu’il lui écrit le 23 mai 1751 : « Je ne prendrais pas la liberté de présenter à Votre Altesse Sérénissime ce recueil qu’on a fait à Dresde de mes ouvrages, si cet exemplaire n’était, par sa singularité, digne de tenir une place dans votre bibliothèque. Il y a plus de deux cents pages corrigées par ma main, ou réimprimées. Il n’y a que trois exemplaires au monde de cette espèce. J’ai cru remplir mon devoir en envoyant un de ces exemplaires à Madame le Princesse royale de Pologne, et en mettant l’autre à vos pieds… » C’est dix jours plus tard, le 2 juin, que la duchesse lui répond : « Jugez s’il vous plaît, Monsieur, de l’agréable surprise que m’a causé ce recueil et cette lettre dont vous venez de m’honorer. Vous dites, Monsieur, qu’il n’y a que trois exemplaires de cette espèce au monde et cependant vous daignez m’en offrir un : par quoi ai-je pu m’attirer un don aussi précieux et qui fera le plus bel ornement de ma bibliothèque ?.. Pour moi, Monsieur, je m’occupe à vous témoigner toute l’étendue de ma reconnaissance… »

Rappelons que la duchesse de Saxe-Gotha était née princesse de Saxe-Meiningen et qu’elle avait épousé, en 1729, Frédéric III, duc de Saxe-Gotha-Altenbourg. Elle a reçu Voltaire au château de Gotha durant plus d’un mois, du 21 avril au 25 mai 1753. Ce ne sont pas moins de cent quarante lettres qui ont été échangées entre Voltaire et la duchesse jusqu’à la mort de cette dernière, à l’âge de cinquante-sept ans, en 1767.

L’exemplaire acquis par la bibliothèque de l’Institut et Musée Voltaire a été catalogué dans la base des imprimés sous la cote A 1748/4 et dans celle des manuscrits sous la cote MS 76. Il est actuellement en cours d’étude. Nous remercions les chercheurs qui ont accepté de prêter leur concours à cette investigation, et tout particulièrement M. Andrew Brown, du Centre International d’Études du Dix-huitième siècle.

 

 

 


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© IMV Genève | 11.10.2010