La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
   
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De la neige aux Délices
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On se souvient que Voltaire n’aimait que modérément la neige. Âgé de septante-cinq ans, et réfugié à Ferney, il écrit à son ami d’Argental, le 13 octobre 1769 : « Figurez-vous qu’au premier octobre il est tombé de la neige dans mon pays ; j’ai passé tout d’un coup de Naples à la Sibérie ; cela n’a pas raccommodé ma vieille et languissante machine. On me dira que je dois être accoutumé, depuis quinze ans, à ces alternatives ; mais c’est précisément parce que je les éprouve depuis quinze ans, que je ne peux plus les supporter. On me dira encore : George Dandin, vous l’avez voulu ; George répondra comme les autres hommes : j’ai été séduit, je me suis trompé, la plus belle vue du monde m’a tourné la tête ; je souffre, je me repens : voilà comme le genre humain est fait. »

Ce temps-là, continue Voltaire, ne peut qu’improprement être appelé un temps de chien. D’ailleurs, « voyez les chiens. Ils se mettent toujours au coin du feu ; et, quand il y a un rayon de soleil, ils y courent. » S’exposer au nord est du reste fort dangereux : « N’avez-vous jamais remarqué que tous ceux qui habitent sur le quai des orfèvres ont la face rubiconde et un embonpoint de chanoine, et que ceux qui demeurent à quatre toises derrière eux, sur le quai des morfondus, ont presque tous des visages d’excommuniés. » Qu’eût dit le patriarche s’il eût assisté aux chutes de neige qui, le 2 décembre dernier, ont entièrement recouvert son domaine ?

 

Nous n’avons pas résisté au plaisir d’offrir à nos lecteurs, dans un coin de la Gazette, quelques-unes des trouées de lumière offertes par toute cette blancheur. Depuis le gros bonhomme édifié par trois gamins du côté de la rue des Délices jusqu’aux fruits des pommiers du Japon recouverts de givre, ce sont chaque jour de merveilleux petits spectacles qui s’offrent aux visiteurs du musée. Ne fallait-il pas, dans un élan de générosité, songer à toutes celles et ceux qui, perdus au fond de leur désert de sable ou au creux de quelque forêt tropicale, désespèrent de n’être jamais enneigés ? Cette petite page leur est aujourd’hui dédiée…

 


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© IMV Genève | 06.01.2011