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Des romans de gare au pays de Candide ?

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Par Nicolas Morel

Si l’Institut s’est drapé de bleu pour rendre hommage au « commissaire Voltaire » à l'occasion de l’exposition sur la police proposée par Flávio Borda d’Água, notre rubrique prend aujourd’hui une teinte un peu plus sombre et vous propose d’entrer de plain pied dans les mystères des romans noirs. La petite enquête que nous avons menée permettra, nous l’espérons, de retrouver le lien entre le développement de la police avec les nouvelles méthodes d’appréhension des enquêtes telles qu’elles émergent à la fin du XVIIIe et l’émergence d’un nouveau style littéraire qu’est le roman policier. À vous de juger !

Comment ? Des romans de gare au pays de Candide ? Que peut bien donc faire ce genre mineur, dans l’antre de celui qui fut l’un des plus grands philosophes de l’Histoire ? Déjà qu’on l’affuble du « titre » de commissaire… Pourtant, loin d’être dégradant ni même complètement anachronique, le rapprochement entre le célèbre penseur des Lumières et les héros d’un genre littéraire souvent considéré – à tort – comme secondaire, ne saurait être négligé. En effet, le siècle des Lumières et son sacre de la rationalité humaine amène d’une part une plus grande exigence de véracité en matière d’enquête policière, mais il ouvre en même temps de nouveaux champs d’investigation qui permettent d’appréhender les enquêtes criminelles sous un regard neuf. Quel plus bel exercice pour un esprit analytique et rationnel que d’élaborer non seulement un meurtre, mais surtout son élucidation ?

Est-ce dès lors un hasard si ces changements se répercutent dans l’imagerie populaire et contaminent, à partir du XIXe siècle déjà et un peu partout dans le monde, le domaine littéraire ? De Jane Austen jusqu’à Edgar Allan Poe en passant même par Hoffmann en Allemagne ou Balzac et ses Chouans, nombreux sont les auteurs dont les écrits témoignent de la propagation des avancées policières dans le domaine de la littérature et qui sont encore aujourd’hui considérés comme des ouvrages fondateurs du « polar ». Il semble ainsi évident que les succès de Sherlock Holmes, d’Hercule Poirot, ou plus récemment de Nicolas le Floch ont été rendus possibles par l’assimilation progressive des avancées policières dans l’esprit des écrivains.

Nicolas le Floch, parlons-en justement. Le héros mis en scène par Jean-François Parot dans ses romans historiques démontre si besoin toute la richesse de ce genre tant décrié qu’est le polar. Nous vous proposons de faire un détour par le site de l’auteur pour vous en rendre compte. Judicieusement documenté, ce site saura combler votre curiosité de dix-huitièmiste : vous y trouverez en effet des enquêtes qui se nouent dans un cadre historique et politique que l’auteur parvient à restituer au plus près. Vous pourrez notamment y suivre à la trace les pérégrinations de son héros dans le Paris du XVIIIe.

Dès le départ, le ton est donné : c'est à Louis-Sébastien Mercier qu'on se réfère, et plus particulièrement à son Tableau de Paris. Il s'agira donc tout à la fois de se livrer à une enquête policière, de découvrir les moeurs et les coutumes du siècle des Lumières, et enfin de visiter le Paris de cette époque, une carte à la main. Jean-François Parot propose finalement, dans un siècle et un lieu différents, ce que Corinne Jaquet fait de son côté pour la Genève actuelle : quel dommage qu'elle ait fait prendre sa retraite à Norbert Simon !

L’actualité du roman policier ne saurait être démentie de nos jours, et la récente dernière édition de la « Fureur de lire » organisée par le Département de la Culture et du Sport de la Ville de Genève est là pour en témoigner. Sobrement intitulée « La Fureur noire », elle a fait la part belle à l’histoire du genre policier, ainsi qu’à ses auteurs contemporains qu’il nous a été donné, plusieurs jours durant, de pleinement découvrir.



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© IMV Genève | 17.10.2011