La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
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Nietzsche haus - Sils Maria

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Par Marie-Pierre Gillieron

Dans la série de nos maisons d’écrivains, nous proposons aujourd’hui, proposée par Mme Marie-Pierre Gilliéron, conservatrice à la Bibliothèque de Genève, la découverte de la maison de Nietzsche à Sils Maria.

www.nietzschehaus.ch (en allemand, anglais et italien)

Friedrich Nietzsche a découvert Sils Maria, en 1881, à l’âge de 37 ans. Malade, dépressif, il avait quitté son poste de professeur à l’Université de Bâle et entamé des pérégrinations européennes afin de trouver des climats secs et ensoleillés, idéaux pour se soigner.
Il est fasciné par le village de Sils Maria (1812 m. d’altitude) ainsi que par l’air et la nature de la région qui lui procurent du bien-être. Durant l’été 1881, il y termine la rédaction du Voyageur et son ombre, lit Hellwald et un livre sur Spinoza. Il reviendra à Sils presque tous les étés entre 1883 et 1888, alors que ses hivers se passent à Rapallo, Nice ou Menton.
A Sils, il loue une chambre au centre du village, à la lisière de la forêt, se promène le long des sentiers et dans les bois, retrouve son inspiration. C’est sur les rives du Lac de Sils qu’il a la révélation de Zarathoustra et de l'éternel retour. Il commence alors à rédiger Ainsi parlait Zarathoustra, dont lapremière partie paraît en mai 1883 et rêve de construire une petite maison sur la péninsule de Chasté avançant dans le lac.
Il y écrit aussi Par-delà le bien et le mal, la Généalogie de la morale et l’Antéchrist. Au cours de son dernier séjour, prolongé jusqu’au 20 septembre 1888 à cause d’inondations, sa santé se dégrade à nouveau, mais il s'occupe encore de l'impression du Cas Wagner, élabore un dernier plan de la Volonté de puissance et rédige Essai d'une inversion de toutes les valeurs. Il lit la Vie de Richard Wagner de Ludwig Nohl ainsi que Rome, Naples et Florence de Stendhal. Puis il s’effondre le 3 janvier 1889 à Turin pour sombrer dans la démence et mourir à Weimar en 1900.
Au bout de cette presqu’île où il aimait tant se promener - lieu de révélation - une plaque est maintenant gravée : J'étais assis là dans l'attente - dans l'attente de rien, / Par-delà le bien et le mal jouissant, tantôt / De la lumière, tantôt de l'ombre, abandonné / A ce jeu, au lac, au midi, au temps sans but. / Alors, ami, soudain un est devenu deux - Et Zarathoustra passa auprès de moi. (Le Gai Savoir).
La maison où il logeait est transformée en musée, sa chambre reconstituée. Le visiteur peut découvrir des textes originaux et des lettres, visiter des expositions temporaires ou assister à diverses manifestations culturelles, voire effectuer des séjours d’étude. L'Hôtel Edelweiss et la terrasse où Nietzsche aimait à s'attarder, existent toujours.

Qui ne s’est encore jamais rendu à Sils Maria, ne devrait pas manquer ce dépaysement physique, psychique et intellectuel. H. Hesse et T. Mann, M. Proust, P. Jean-Jouve, A. Moravia, J. Cocteau et tant d’autres, y ont aussi séjourné, que ce soit à l’Hôtel Waldhaus dominant le village ou ailleurs. Tandis que Segantini, Hodler et Giacometti ont immortalisé les merveilleux paysages de ce plateau dans leurs tableaux. Leurs esprits règnent sur ces lieux à la fois doux et roboratifs, purifiés par la haute altitude.

 



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© IMV Genève | 23.01.2012