La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
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Éditées par François Jacob

    
       

 

     
 

 

Nous achevons dans ce numéro de la Gazette la publication des huit lettres de l’abbé Dubos adressées au comte de Brancas-Rochefort, cotées MS CC 232 à 239.

L’orthographe des lettres, rappelons-le, a été modernisée. Les manuscrits ne présentent ni corrections ni ratures et sont, à une ou deux exceptions près, parfaitement lisibles. Enfin nous invitons nos lecteurs à se reporter, pour l’identification des personnes déjà mentionnées, aux notes des lettres publiées dans le numéro 47 de la Gazette.

22 janvier 1739

Mille et mille obligations, Monsieur, de vouloir agréer si poliment le peu que je puis faire, non pas encore pour votre service, mais pour votre amusement. Que ne suis[-je] capable de quelque chose de plus afin de mériter l’amitié dont vous voulez bien m’honorer. Je m’imagine qu’il aurait fait si chaud dans la chaise de poste de l’Évêque dont vous me parlez ; que vos perdrix y auraient été gâtées. Bref il n’y a rien qui vaille mieux pour moi, que le plaisir d’apprendre de vos nouvelles, surtout si elles faisaient quelque mention de votre retour à Paris. Suivant les apparences, l’été prochain doit être d’une chaleur insupportable dans tous les pays méridionaux et situés au plus près de la ligne que le quarante-cinquième degré. Il y a huit jours que nous essuyâmes ici un tonnerre tel qu’il en peut faire dans le mois de juillet.

Aujourd’hui, Monsieur, j’ai l’honneur de vous envoyer une Ode de Rousseau qui par parenthèse ne finit point ici ses affaires et qui pourra bien, à l’expiration de son sauf-conduit, être obligé à sortir du Royaume 1. J’y joins le factum de la Duval mère de la Constitution au sujet d’une fille de la Constitution. Il paraît que lorsque la Constitution fut grosse on avait tort de dire qu’elle accoucherait d’un Bref. Vous verrez par le factum qu’elle accoucha d’une belle enfant 2. Le procès est très sérieux et il se plaide dans deux jours au Châtelet, où encore par parenthèse entra hier le coquin qui eut il y a trois ans l’inhumanité cannibale de tuer et puis de saler son maître. Vous aurez bientôt le factum de la partie adverse de la Duval. Il vous arrivera quelques jours après d’autres écrits.

On joue aujourd’hui Alceste 3. Tribou 4 fait Admète, Meschain Lycas. À propos de Meschain sa femme était, elle, aussi méchante à Avignon qu’à Paris. Elle a répété plusieurs fois en plein théâtre qu’elle répondait de la conduite physique de son mari et qu’il serait sage tant qu’il y aurait des bâtons à Paris. Elle a mis le poing sous le nez à Carton, et c’est tout dire, elle lui a fait peur, et elle l’a fait reculer comme le Maréchal d’Hocquincourt fit reculer le Père Canaye 5, et cela pour quelques agaceries de Carton faites à Meschain. Albert joue le rôle de Lycomède et celui de Pluton. Quant au rôle de Straton et à celui de Caron, vous savez bien, Monsieur, qu’ils sont héréditaires dans la maison des Du Pellissier pour Alceste et Fel 6 Céphise. Cette Pellissier veut quitter et Sallé 7 aussi. D’autres acteurs et actrices demandent encore leur compte.

L’esprit de contumace est dans cette famille. Cependant nous attendons la Huguenault à qui M. le duc de Gesvres a déclaré que le Roi souhaitait que les filles de sa musique chantassent à l’Opéra pour s’y perfectionner. Le jour que le Roi y vint, il fit dire à M le Maur qu’il souhaitait de l’y voir dans le rôle de Sangaride. Elle se rendait à Monsieur Fulvi chargé de la commission, mais la Merville, plus diablesse mille fois que la Proserpine d’Alceste, empêcha le succès de l’entremetteur seulement en menaçant sa sœur la le Maure de l’étrangler si elle chantait. On pourra se servir du tour qu’a eu cette mégère qui craint d’être châtiée de son impertinence. Je suis M. avec un respectueux attachement, votre [signature]
Chassé a quitté et la Antier qui attend le retour de sa voix ne la recouvrera qu’à la vallée de Josaphat 8.

27 avril 1739

Si je me laissais aller, Monsieur, à mes sentiments, j’emploierais la moitié de ma lettre et peut-être encore davantage à vous remercier des marques d’amitié dont la lettre que vous me fîtes l’honneur de m’écrire au commencement du mois où nous sommes est remplie. Mais persuadé que vous aimerez encore mieux de nos nouvelles que des compliments quelque sincères qu’ils soient, je me borne à vous demander la continuation de votre estime et de votre affection, que je tâcherai toujours de mériter. Il faut néanmoins vous dire encore avant que de passer à l’opéra, que la personne qui m’a rendu votre lettre, Monsieur, m’a remis encore vos mortadelles qui se sont trouvées excellentes et dont j’ai usé suivant vos enseignements.

On commença mardi dernier les représentations de Polydore 9.  La musique de Batistin 10 est très bonne, et il est surprenant qu’un étranger qui n’est pas venu en France aussi jeune que Lulli y était venu, soit si bien entré dans le goût de notre nation, surtout dans les airs à danser. Cependant cette musique ne touche pas comme celle de Lulli. Elle ne fait point entendre de ces mélodies affectueuses, dont on retient le chant pour avoir songé à le retenir. Il est vrai d’un autre côté que le poème pèche également contre les règles de la Poésie et contre le jugement. Outre que les personnages sont peu intéressants, ils ne disent presque jamais ce qu’ils devraient dire, et le spectacle présente presque sans discontinuation des objets, je ne dis pas trop tragiques, mais funestes. Aussi ne croit-on pas que Polidore toujours malheureux en Poète comme en protecteur, se tienne longtemps sur le théâtre, et dès avant-hier on distribua les rôles de l’opéra de Rameau intitulé Les Talents du Parnasse 11. J’en ai entendu quelques airs et récits. Il faut que le musicien oublie le Français de jour en jour. J’écris cela choqué de ce qu’une invocation à l’Amour, ressemble à un canevas fait sur une gigue 12.

Meschain gagne tous les jours, mais le pauvre garçon est malade, et il paye trop abondamment le tribut que les nouveaux venus doivent aux eaux de la Seine. Quant à sa femme, on l’en a débarrassé et par ordre la Duval l’a conduite à la diligence avec injonction de ne revenir à Paris que lorsque son mari la manderait. Jélyote est enrhumé ou il dit qu’il l’est pour ne point chanter avec la Antier qui depuis qu’elle rechante a fait baisser excessivement le son de l’opéra. Je crains bien que le retour de cette actrice ne soit qu’une apparition. Elle a encore la voix très belle, on sent que les organes qui la forment ont peine à la former et qu’ils sont affaiblis. Quant à Mlle Petitpas, elle n’est pas en état de chanter. Elle a même une toux sèche et continuelle qui fait craindre que la substance du poumon ne soit attaquée 13. Bien des gens s’imaginent que Petit est le meilleur médecin qu’elle puisse employer. La Duval mère a gagné son procès et on lui a donné l’éducation de sa petite fille, que suivant l’apparence, elle élèvera dans les mêmes principes de morale qu’elle a élevé ses filles. La Antier a fait entrer dans les chœurs de l’opéra une grande fille assez belle et qui à la cadence près qu’elle peut acquérir, a la plus belle voix qui soit entrée depuis longtemps dans l’Académie de Musique. Elle s’appelle Boudon14 et n’a que vingt-deux ans. Ce qui me fait le plus en penser du bien, c’est la jalousie qu’en ont mesdemoiselles des rôles. Depuis longtemps je connais Monsieur de Launai et je félicite la bonne compagnie d’Avignon sur le séjour qu’il y fait. Je n’ose, Monsieur, me promettre que dans quelques années le plaisir de vous voir entendre l’opéra dans notre parterre. Puissé-je me tromper. Je suis, Monsieur, avec tout le respect et tout l’attachement possibles, votre très humble et très obéissant serviteur.

Monsieur l’abbé Girard et M. l’abbé Canage 15 vous saluent. Hier au soir le pauvre Abbé Pellegrin enrhumé demandait justice aux dieux et aux hommes de ce que la Antier avait fait surbaisser le ton de l’opéra, et la Serre estropier des vers sous prétexte de les corriger.

26 mars 1740

Avant-hier la petite Le Maure 16 rechanta dans le rôle d’Iphise, opéra de Jephté 17. Jusques au chœur du quatrième acte elle trembla de manière qu’on crut qu’elle avait perdu la moitié de sa voix. Elle se rassura en chantant dans ce chœur et fit des merveilles dans les scènes suivantes. Enfin elle nous est rendue toute entière.
On a fait revenir Lerson18 de Lyon et on compte qu’il fera rentrer Chassé que le Page remplace mal. La Erremans qui avait donné congé à M. Thuret 19, est raccommodée avec lui et demeure dans le service. Pelissier va faire des remèdes nécessaires, et s’ils épargnent sa voix elle nous demeurera. Barbarina 20 est toujours ici logée au marais. Elle est fort goûtée à Versailles où elle dansa mercredi dernier dans un ballet cousu au Roy de Cocagne 21 pièce de Le Grand. Ne peut-on pas se flatter, Monsieur, d’avoir l’honneur de vous voir encore ici ?

22 août 1740

J’espère, Monsieur, que dans la semaine prochaine jenvoyerai à l’adresse que vous m’avez indiquée, le livre que vous vous voulez bien avoir quelqu’impatience de recevoir et dont l’auteur veut mal à toutes les raisons qui vous empêchent de le recevoir de sa main. Certainement vous eussiez passé à Paris cette année un hiver aussi agréable qu’aucun autre. On commence Amadis 22 les premiers jours d’octobre et deux mois après on mettra Thésée 23 au théâtre. Les rôles d’Arcabonne et de Médée seront chantés par Mademoiselle Eermans ou du moins par Mademoiselle Antier. La Le Maure chantera Oriane ; c’est son triomphe. Mad. Pellissier fera Églé. Je ne vois qu’une chose à craindre pour cet arrangement : c’est la maladie de Monsieur de Carignan que bien des gens croient plus dangereuse qu’il ne le croit lui-même. Il y a de l’humeur apoplectique, de l’épuisement pour avoir péché en quantité, comme quelqu’autre chose, pour avoir péché en qualité.

L’Opéra a fait depuis douze mois l’acquisition d’un Haute Contre qui était à Notre-Dame, où il avait une condition de douze cents francs. Jugez par là de son mérite. On lui donne à l’Opéra dix-huit cents livres, et le service y est plus aisé qu’à Notre-Dame. C’est un jeune homme de vingt-deux ans, plus grand et mieux fait que Jélyot, et qui a la voix plus propre que celle de Jélyot pour les rôles de Lulli. Il ne lui manque que l’air du théâtre que Carton promet de lui donner en quinze jours.

Monsieur Bonnier de la Mouçon24 amena sa femme vendredi à l’opéra. Je ne crois pas qu’il ait conclu aucun de ses marchés de galanterie aussi brusquement qu’il a conclu son mariage. Il était au Vaudreuil chez Monsieur le Président Portail qui lui vanta la figure et le bon caractère de Mad. De Quévilli sœur d’un président à mortier du Parlement de Normandie. Là-dessus Monsieur Bonnier qui avait résolu de se marier, demanda de la voir. Le rendez-vous fut pris pour se voir à la messe, à la sortie de laquelle il fit faire la demande et trois jours après la noce se fit au Vaudreuil. La mariée a eu soixante-et-quinze mille livres de dot en deniers, et si Bonnier venait à mourir, elle aurait en vertu de son contrat de mariage vingt-quatre mille livres de rentes, sans compter cent trente mille livres en diamants qu’il lui a donnés en toute propriété. D’ailleurs, comme il le lui a dit, il a des biens en pays de droit écrit dont il lui pourra donner une partie étant content d’elle. La mariée n’a que vingt-et-un ans. Si la Reine venait à l’opéra, il n’y aurait point autant de monde pour la voir, qu’il y en avait vendredi, pour regarder Madame Bonnier. Nous y avons toujours Toscan et sa femme. Il est excellent dans leur danse bouffonne, j’en conviens, mais c’est un genre de danse dont je n’aime ni les airs ni l’exécution.

M. Moreau de Maupertuis de l’Académie des Sciences et ci-devant son ambassadeur vers le cercle polaire, est allé à Vesel faire sa cour au nouveau Roi de Prusse 25. Voltaire et Madame du Châtelet doivent s’y rendre aussi. Ce Prince a écrit à M. de Fontenelle et à Monsieur Rollin, des réponses à leurs lettres sur son avènement à la couronne. Ces réponses sont toutes de sa main, et s’il n’était pas ce qu’il est, on l’élirait à l’Académie Française pour remplir la première place vacante. Cette Académie présentera au Roy le mois prochain la troisième édition de son Dictionnaire. Le Roi revient demain à la Muette, Mad. la Duchesse de Gontault est fort mal. Il paraît un livre en 2 vol. in-12 imprimé à La Haye dit le titre, mais réellement à Paris où l’on justifie le visa de 1721 et où l’on fait voir le faux du système de Law contre le livre de Du Tot 26. On donne ces ouvrages nouveaux à M. du Vernet. M. Bonnier a déclaré dans son contrat de mariage avoir trois cent mille livres de rentes.

7 octobre 1740

Votre correspondant Monsieur, m’a ce matin apporté la caisse de liqueurs que vous avez la bonté de m’envoyer. La caisse m’a été rendue en très bon état, et le ratafia de Montpellier dont il a été déjà fait essai, s’est trouvé excellent. Les sentiments de reconnaissance avec lesquels je reçois ces marques de votre estime et si je l’ose dire de votre amitié, ne sont pas dignes de m’acquitter. Encore moins les deux exemplaires de la quatrième édition des Réflexions 27. J’en donne un à la personne la plus capable d’en juger que je connaisse et le second exemplaire à mon bienfaiteur. L’un et l’autre, je les ai remis à Monsieur Fromentin. Quant à l’histoire critique, celle de la seconde édition, je ne pourrai Monsieur, vous l’envoyer que dans trois mois. Il n’y a encore que le premier volume qui soit imprimé. Nous présentâmes au Roi la troisième édition de notre Dictionnaire qui se vend présentement et coûte quarante-cinq francs les deux volumes. L’Épître dédicatoire et la Préface sont deux bons morceaux en leur genre. Du moins j’ai le même intérêt à le dire qu’avait l’abbé Pellegrin à publier que les opéras de son frère, le chevalier Pellegrin, étaient excellents. À propos de cet Abbé, la Roque, auteur du Mercure, se meurt et l’abbé pourra bien avoir part à ce livre. Il n’y en a point de nouveau qui vaille. L’abbé Prévost pour faire vendre son roman de La Grecque moderne 28 s’est caché, quoique je ne croie pas qu’on songe à l’arrêter. Pecquet 29 était encore hier à Vincennes où M. de Marville a été deux fois l’interroger. Le Cardinal a dit que Pecquet est devenu d’une humeur telle que Monsieur Amelot 30 ne pouvait plus travailler avec lui, pour insinuer que le prisonnier était plutôt exilé qu’enfermé, et qu’il ne s’agissait pas de crime d’État dans son affaire. Mais on croit qu’il n’a pas dit ce qu’il en sait.

On jouera Amadis le 18 ou le vingt du mois où nous sommes.  La le Maure fait Oriane et l’Antier Arcabonne, Jélyot Amadis et le Page Arcalante. Nous regretterons bien Salé dans l’enchantement. La petite obstinée ne veut plus chanter à l’opéra. Cependant elle vient de refuser dix mille francs argent de France pour danser durant quatre mois à l’Opéra de Turin. Je le sais de celui qui lui a porté la parole. Cependant le Prince de Carignan est très mal. Son humeur de goutte qu’il n’a plus la force de pousser au dehors, semble vouloir se jeter sur ses entrailles, et la nuit de mardi à hier mercredi il fut très mal. Dieu le conserve, mais s’il en dispose, ce sera pour l’opéra, un beau coup de théâtre. On doit représenter sur le théâtre de Fontainebleau Les Captifs 31, comédie du sieur Roy qui après l’aventure de Saint Lazare ne devrait plus parler d’aucune sorte de captivité. Il a raccommodé sa pièce à laquelle on a fait de nouveaux divertissements. Monsieur le Contrôleur Général est ici où il est venu tenir un conseil contre la disette. Si la moitié des mesures qu’on dit y avoir prises réussit, nous aurons le pain à bon prix.

Les Anglais arment à force pour l’Amérique où nous allons avoir entre nous et les Espagnols cinquante-deux vaisseaux de haut bord. Je crois que la bonne posture où se verront réciproquement les champions, les amènera à la paix. On ne saurait Monsieur être avec plus d’attachement et de vénération que je le suis, votre très humble et très obéissant serviteur.

1 Jean-Baptiste Rousseau reprend effectivement, au mois de février, la route de l’exil. Il meurt à Bruxelles deux ans plus tard.

2 Ce factum ne s’est pas retrouvé. On appréciera cependant que l’abbé Dubois use, pour filer sa métaphore, d’une allusion à la querelle encore récente de la Bulle Unigenitus.

3 Il s’agit de la tragédie lyrique de Lulli sur un livret de Philippe Quinault. Les dernières reprises dataient de 1716 et 1728.

4 Denis-François Tribou (1695-1761), après avoir remporté un succès éclatant dans Phaëton, autre tragédie lyrique de Lulli, a tenu les emplois de haute-contre jusqu’en 1741. Il a notamment participé aux créations d’Hippolyte et Aricie, des Indes galantes et de Castor et Pollux.

5 Allusion à l’opuscule intitulé Conversation du maréchal d’Hocquincourt et du père Canaye, de Saint-Évremond (1656), charge assez virulente contre les jésuites.

6 Marie Fel (1713-1794), future créatrice du rôle de Colette dans Le Devin du village.

7 Marie Sallé (1707-1756), danseuse, avait fait ses débuts en 1727 dans Les Amours des Dieux de Mouret et Fuzelier. Rivale de la célèbre Camargo, elle s’impose dans l’entrée des Fleurs des Indes galantes et l’entrée turque de l’Europe galante. Très appréciée de Voltaire, elle a, dit-on, inspiré certaines des réformes de Noverre.

8 C’est-à-dire le jour du Jugement dernier…

9 Polydore, poème de Jean-Louis de la Serre, musique de Batistin, créé en 1720 au Théâtre du Palais-Royal. Le poème est parfois attribué à l’abbé Pellegrin.

10 Jean-Baptiste Stuck, dit Baptistin ou Batistin (1680-1755), compositeur et violoncelliste, à qui l’on doit précisément l’introduction du violoncelle dans l’orchestre de l’Académie royale de musique.

11 En fait Les Talents lyriques, ballet en un prologue et trois entrées, sur un livret de A.-G. de Montdorge.

12 La gigue est, rappelons-le, une danse rapide en mesure binaire. Importée d’Angleterre en France au milieu du XVIIe siècle, elle s’emploie fréquemment dans les ballets et les opéras de Lulli.

13 Elle meurt effectivement le 24 octobre de cette même année 1739.

14 Nous n’avons malheureusement trouvé nulle trace de cette demoiselle Boudon… et remercions nos lecteurs de l’aide qu’ils pourront nous apporter pour identifier cette cantatrice apparemment éphémère.

15 L’abbé Canage, ou de Canage, est un helléniste dont Gérando relève, dans son Histoire comparée des systèmes de philosophie (1804), la dissertation savante sur « la doctrine des anciens Ioniens ».

16 Catherine Nicole Le Maure (1704-1786) doit son succès au Jephté de Montéclair. Elle triomphera en 1744 dans le Dardanus de Rameau, avant de se retirer brutalement. Célèbre pour sa laideur et son caractère despotique, elle était néanmoins prisée pour le caractère instinctif et naturel de son chant.

17 Jephté est une des tragédies lyriques les plus célèbres de l’époque. Créée le 28 février 1732, elle ose mettre en scène un épisode du Livre des Juges et influence durablement Rameau.

18 Nous remercions ceux de nos aimables lecteurs qui pourraient contribuer à l’identification de ce chanteur.

19 Armand Eugène de Thuret (vers 1684-1762), écuyer du duc de Gesvres, est directeur de l’Académie royale de musique de 1733 à 1744.

20 Barbara Campanini dite Barbarina (1721-1799), danseuse célèbre pour ses tours acrobatiques et l’admiration que lui vouera Frédéric II, roi de Prusse.

21 Le Roi de Cocagne de Marc-Antoine Legrand (1673-1728) et Quinault a été créé le 31 décembre 1718 sur la scène du Théâtre de la Rue des Fossés-Saint-Germain. Il sera représenté durant tout le dix-huitième siècle et connaîtra même un certain succès sous le Directoire.

22 Amadis, tragédie en musique, livret de Quinault, musique de Lulli, créée le 18 janvier 1684, restée célèbre pour sa richesse orchestrale, particulièrement éclatante dans l’ouverture.

23 Thésée, des mêmes, fut créée le 11 janvier 1675 au château de Saint-Germain-en-Laye.

24 Il s’agit de Joseph II Bonnier de la Mosson (ou Mouçon, 1702-1744), trésorier des États du Languedoc et mélomane. Son père, Joseph Ier, s’était déjà rendu célèbre en aidant Leclair dans ses débuts.

25 La suite de l’histoire est connue… Akakia n’est pas loin.

26 Nicolas Dutot ou Du Tot (1684-1741) publia en 1735 des Réflexions politiques sur les finances et le commerce lues, entre autres, par Voltaire, qui fait d’ailleurs l’éloge de l’économiste dans Le Pour et le Contre, en 1738.

27 C’est-à-dire de l’ouvrage de Nicolas Dutot précédemment cité.

28 L’Histoire d’une grecque moderne qui paraît effectivement en 1740 narre les aventures de Théophé, jeune fille recueillie et aimée – vainement - par un ancien ambassadeur de France à Constantinople.

29 Antoine Pecquet (1704-1762), Grand maître des Eaux et Forêts, auteur de deux bergeries, L’Aminte, d’après Le Tasse, créée en 1734, et Le Berger fidèle. Les circonstances de son séjour au donjon de Vincennes n’ont pu être élucidées dans le temps imparti pour la publication de la Gazette

30 Jean-Jacques Amelot de Chaillou (1689-1749), ministre des Affaires Etrangères et surintendant des Postes depuis 1737.

31 Les Captifs, de Quinault et Pierre-Charles Roy (1683-1764), créée le 28 septembre 1714.



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© Musée Voltaire | Genève | 24.02.2016