La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
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Par Natalia Kopaneva

    
       

 

     
 

 

L’un des symboles les plus représentatifs de Saint-Pétersbourg et de l’Académie des Sciences se situe dans un bâtiment de l’île Vassilievski, sur les rives de la Néva : la Kunstkamera (Ill. 1).Toutefois, peu de visiteurs étrangers savent que dans les trois étages supérieurs de la celebre tourelle se cache le musée consacré à l’illustre savant-encyclopédiste Mikhail Vassilievitch Lomonossov (1711-1765). Lomonossov fut l’un des premiers chercheurs russes « professionnels » : il travailla à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg établie par Pierre le Grand en 1724. Sa naissance ne prédisposait pas à une telle destinée : il naît en effet dans une famille de paysans de la province d’Arkhangelsk. En 1730, à un âge tout à fait respectable pour l’époque, à savoir dix-neuf ans, il profite d’un convoi de poissons en partance pour Moscou pour rejoindre l’Académie slave et gréco-latine. En 1735 il est admis, avec quelques-uns de ses amis, eux aussi doués, à l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg. (Ill. 2) L’Académie l’envoie alors poursuivre ses études dans des universités allemandes : tout d’abord à Marburg, où il étudie auprès du célèbre Christian Wolff, dont l’enseignement le marquera sa vie entière, et ensuite à Freiberg. Il revient en 1741 à Petersbourg, où il devient professeur associé de chimie avant, quatre ans plus tard, de recevoir le titre de professeur ordinaire. Le caractère universaliste de la science au XVIIIe siècle et son talent de chercheur ont poussé Lomonossov à ne pas se limiter à la chimie, mais à explorer au contraire la physique, l’astronomie, la minéralogie, et même la grammaire et l’histoire russes, sur lesquelles il a écrit un essai. Il a réformé la versification russe, a écrit lui-même des vers et fut longtemps, au dix-neuvième siècle encore, considéré avant tout comme poète. On lui doit la création du premier laboratoire de chimie à Pétersbourg et le renouveau de l’art de la mosaïque : il fait d’ailleurs construire, non loin de Pétersbourg, une usine de verres colorés. L’Université d’État de Moscou doit également beaucoup aux idées et au travail de cet homme infatigable. À la fin de sa vie il développe un projet de route vers le Nord à travers l’Arctique, en étudiant les courants et les glaces de l’océan arctique, s’emploie à développer des outils de navigation adaptés, etc. Dans certaines études malveillantes Lomonossov est souvent présenté comme se battant violemment avec les étrangers de l’Académie des sciences : d’aucuns y voient une simple particularité, d’autres vont jusqu’à parler d’un véritable nationalisme. En fait, il ne se battait pas contre les étrangers (sa femme était elle-même allemande) mais contre les bureaucrates de l’Académie des sciences en un temps où la voix d’un professeur ordinaire comptait moins que celle d’un simple secrétaire de l’Académie, dont l’action, pensait-il (et il avait sans doute raison sur ce point) était de fait préjudiciable à la science. Lomonossov avait le sens de l’État russe. Son idéal n’était autre que Pierre le Grand. (Ill. 3)

Afin que le lecteur puisse mieux se faire une idée du renom du savant russe de ce lointain XVIIIe siècle, je mentionnerai deux noms européens de référence en lien avec Lomonossov. Leonhard Euler (1707–1783), célèbre mathématicien qui, arrivé à vingt ans en Russie s’est affirmé comme savant à l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg (Il. 04). Il est tout à fait possible qu'en 1736 se soient croisés dans les salles de l’Académie des Sciences l’étudiant moscovite Lomonossov et le professeur pétersbourgeois. Quand Lomonossov revint d'Allemagne à Saint-Pétersbourg, L. Euler partit pour Berlin. Lorsque, en 1766, Euler rentra en Russie, Lomonossov n’était déjà plus de ce monde. Toutefois, depuis Berlin, l’illustre académicien Leonhard Euler entretenait des relations étroites avec l’Académie pétersbourgeoise : il y fait publier ses articles et correspond avec des savants et des fonctionnaires. Et la correspondance d’Euler et Lomonossov a été conservée. Il ressort de ces lettres qu’Euler tenait en haute estime les travaux de Lomonossov ; le savant russe, de son côté, avait beaucoup de respect et d’admiration pour son confrère. L’autre nom est celui de Voltaire. (Il. 05) Quand la cour de Russie confia au célèbre Français l’écriture de l’histoire de Pierre le Grand, ce furent le savant pétersbourgeois Lomonossov et l’historien G.F. Müller qui rassemblèrent pour lui les documents nécessaires. Bien des choses ont été écrites à ce sujet et je voudrais seulement noter que Lomonossov ne s’est pas contenté  de corriger les erreurs factuelles, mais a également manifesté son mécontentement face à la conception générale qu’avait Voltaire de l’histoire russe. Comme l’a justement relevé Nicolaï Kopanev (1957-2013), Conservateur de la Bibliothèque Voltaire, si Lomonossov commençait la description de l’Empire Russe en partant de son centre géographique et historique (les anciennes principautés et les villes de Peresslav Zalesski, Vladimir, Souzdal, Iaroslav, Moscou, Smolensk etc.), Voltaire, lui, portait sur la Russie le regard d’un voyageur arrivant d’Europe et qui commence sa description par la Livonie. Dans ses remarques sur le premier manuscrit de l’ « Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le Grand » de Voltaire, Lomonossov a noté que « M. Voltaire décrit la Laponie et les samoyèdes, mais où sont donc les riches et grouillantes provinces aux mille cités : les principautés de Iaroslav, Tver, Volodimer, Nijni (Novgorod), et le grand nombre de villes sur les rives de l’Oka et des autres grands fleuves ? » Dans l'une des lettres à Ivan Chouvalov à propos des vers de Voltaire « Au roi de Prusse », Lomonossov écrit : « Je ne peux pas me retenir d’envoyer à votre Excellence le dernier fruit de la muse voltairienne (…) On ne peut trouver dans toute la production de Voltaire exemple plus éloquent de la folie de son esprit, de l’impudence de son honnêteté et de la dénonciation de sa louange. »  En matière de sarcasme et d’acuité des déclarations paradoxales, Lomonossov valait bien Voltaire. Cependant, il n’en rendit pas moins hommage à son contemporain : Lomonossov mit au programme de l'enseignement du français pour les lycéens de l'Académie des Sciences des œuvres de Molière, Racine et Voltaire.

La singularité du destin et le génie de Lomonossov ont attiré l’attention de ses contemporains et, par la suite, des historiens de la Russie, des sciences et de la littérature. Mais pas seulement. Le nom de Lomonossov a été brandi comme un étendard idéologique et politique, que ce soit pour majorer son œuvre ou pour la minorer. Au cours des 250 ans écoulés depuis sa mort, on l’a déclaré qui génie exceptionnel des sciences, en lui attribuant des découvertes qu’il n’avait pas faites, qui simple homme de Lettres, sans la moindre découverte scientifique. Quoi qu’il en soit, le nom de Lomonossov est un symbole à part dans la science et la culture russes.

Il n’y a pas eu de musée Lomonossov jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ni à Moscou, ni à Léningrad. En réalité, il n’y avait pas même suffisamment de documents pour un musée mémorial. La maison où il a vécu à Saint-Pétersbourg n’a pas été conservée, mais reconstruite; tout comme son premier laboratoire de chimie sur l’île Vassilevski à l’emplacement duquel ont été élevés d’autres bâtiments. Le même sort a été réservé à sa fabrique de verres colorés ; elle se trouvait, ainsi que le domaine de Lomonossov, dans un village près de Saint-Pétersbourg-Pétrograd-Léningrad, et, après avoir souffert pendant la Guerre Civile de 1919, a été complètement rasée pendant le siège de Léningrad car elle se situait sur la première ligne de défense. À la mort du savant, ses archives ont été scellées « sur instruction du Comte G. G. Orlov, avec son désir suprême », c’est à dire sur l’ordre de Catherine II. Aujourd’hui encore, on s’interroge sur le destin de ces archives qui demeure sujet d’étude pour les historiens des sciences. Le travail des archivistes a permis de rassembler une partie de ces archives « éparpillées » à l’antenne pétersbourgeoise des Archives de l’Académie des Sciences de Russie.
C’est là que sont conservés, dans le fonds de la Conférence et de la Chancellerie, les documents liés à l’activité scientifique et administrative de M. V. Lomonossov à l’Académie des Sciences. On peut également trouver des lettres et des papiers personnels du savant dans d’autres archives et bibliothèques. Presque tous ces documents sont aujourd’hui publiés. La question de la création d’un musée Lomonossov, musée d’histoire des sciences, remonte aux années 30 et a été soulevée par les scientifiques eux-mêmes. Mais, à l’époque, ils n’ont pas été entendus. Et c’est en 1946 qu’est venue, comme on dit, « d’en haut », c’est à dire comme l’une des principales urgences nationales, l’idée de la création d’un musée dédié au premier savant-encyclopédiste russe. L’époque est plus que difficile, après le siège de Léningrad, la guerre et la destruction des banlieues, les difficultés d’approvisionnement et de vie en général dans la ville, et … il est question de créer un nouveau musée ? La réponse se trouve dans l’ensemble des variations de la politique soviétique, intérieure comme extérieure, notamment dans le domaine culturel. Le musée M. V. Lomonossov n’a pas été le seul musée mémorial créé à cette époque. Dans l’immédiat après-guerre voient le jour des musées liés aux noms emblématiques de la culture, de la science et de la littérature russes, comme les musées du poète Nekrassov, du dramaturge Ostrovski, du physiologiste Ivan Pavlov, le musée du Lycée de Pouchkine etc. La Grande guerre patriotique et la victoire avaient entraîné une montée de la conscience nationale du peuple soviétique et, naturellement, des changements de politique culturelle. Déjà pendant la guerre, une attention nouvelle avait été portée à l’histoire des héros, soviétiques, comme russes. Mais c’est certainement le discours de Fulton de W. Churchill, considéré comme le début de la « guerre froide », qui a servi de catalyseur à ce phénomène. Ce discours a été prononcé le 5 mars 1946 aux États-Unis, à Fulton, dans le Missouri, où Churchill se trouvait sans aucun titre officiel, puisqu’à l’époque il n’était plus Premier ministre. C’est précisément dans ce discours qu’ont été prononcés les mots « rideau de fer », lequel allait s’abattre tout le long de l’Europe, et qu’a été évoquée la création d’une « association fraternelle des peuples anglophones » afin de contrer les gouvernements « policiers ». Staline, en réponse, a accusé Churchill de racisme. L’idéologie soviétique en matière de culture, de science et de littérature s’est alors développée dans une double direction : d’une part, soutien à l’histoire russe des sciences et de la littérature et, d’autre part, lutte contre l’ « adulation » de l’Occident. La création du musée M. V. Lomonossov devait s’inscrire dans ce mouvement d’affirmation du caractère impérissable de la science et de la culture russes. C’est ainsi que la création de ce nouveau petit musée a été liée à la « grande » politique.

Pour quelle raison le musée M.V. Lomonossov a-t-il été créé dans le bâtiment de la Kunstkamera où se trouvait alors l’Institut d’ethnographie de l’Académie des Sciences de l’URSS ? C’est qu’en réalité le bâtiment de la Kunstkamera est, non seulement l’un des rares édifices de la première moitié du XVIIIe siècle à avoir été conservé, mais aussi l’un des premiers de l’Académie des Sciences. C’est le seul à « se rappeler » Lomonossov qui y a travaillé, jeune savant, au cabinet de Minéralogie à son retour d’Allemagne. C’est pour cette raison que la création à cet endroit du musée mémorial du premier savant russe était essentielle pour ses fondateurs, Serguei Vavilov, Président de l’Académie des Sciences, et Gueorgui Kniazev, Directeur des Archives de l’Académie des Sciences. Il faut préciser que le bâtiment de la Kunstkamera, (Il. 06), qui abritait un remarquable cabinet de curiosités, premier musée public russe, avait extrêmement souffert en 1747 d’un incendie et n’avait pas, depuis, été restauré. Deux cents ans durant, il était resté décapité, sans sa tourelle. (Il. 07). En 1946,  afin d’y installer les collections du Musée Lomonossov, ont commencé les travaux de restauration du bâtiment de la  Kunstkamera, tel que nous le voyons aujourd’hui. Il faut également savoir que, jusqu’à l’incendie de 1747, le premier étage de la Kunstkamera hébergeait le globe géant de Gottorf. Présentant de dehors la sphère terrestre, et dans son intérieur, un planétarium, ce globe avait été réalisé  entre 1651 et 1664 dans le duché de Schleswig-Holstein par l’armurier Andreas Bösch et d’après les plans d’Adam Olearius. Offert comme cadeau diplomatique à Pierre le Grand en 1717, il avait alors été installé dans la Kuntskamera. Après l’incendie de 1747, il n’en restait que le cadre métallique et la trappe portant le blason des ducs  de Schleswig-Holstein. Le globe et son mécanisme de rotation ont été restaurés à l’Académie de Saint-Pétersbourg et les toponymes en russes de la carte ont alors reflété l’état de la géographie du milieu du XVIIIe siècle. Le globe n’a pas repris sa place initiale et, jusqu’au début de la Grande guerre patriotique, s’est trouvé dans le bâtiment de l’Amirauté à Tsarskoïe Selo. Il a été emporté en Allemagne par l’occupant pendant la guerre. Il est possible que ce soit en raison de la création du musée Lomonossov que ce globe se soit trouvé parmi les premières restitutions culturelles à l’Union Soviétique après la guerre. Cet énorme globe de 3,10 mètres de diamètre a été installé dans la tourelle restaurée de la Kunstkamera. (Il. 08) . Aujourd’hui encore, il attire de nombreux visiteurs. (Il. 09)

On peut, sans exagérer, qualifier d'héroïque l'exploit accompli par les créateurs du musée entre 1946 et 1949. La restauration de l’édifice a concerné, non seulement les dégâts des 200 ans après l’incendie, mais aussi ceux causés par les éclats de bombes tombées sur la ville pendant le siège de Léningrad. Il a fallu reconstituer les systèmes d’approvisionnement en eau et les systèmes d’assainissement, remettre des carreaux aux fenêtres. La constitution des collections du musée a également été difficile. L’Institut d’ethnographie a donné des bibliothèques du XVIIe siècle, des vitrines du début du XVIIIe, une table de l’époque de Catherine II, des chaises, des gravures représentant la Kunstkamera. La bibliothèque de l’Académie, l’Institut de Littérature russe, les Archives  de l’Académie des Sciences d’URSS ont donné des portraits, des gravures, des livres, des copies de documents ayant trait à l’histoire de l’Académie et aux activités de M. V. Lomonossov. De nombreux objets ont également été fournis par d’autres musées, au premier rang desquels figurent l’Ermitage, le Musée Russe, le Musée d’Histoire et d’autres encore. À vrai dire, il fut assez difficile de recevoir ces éléments de collection, y compris après l’ordonnance du gouvernement soviétique, car les musées ne voulaient pas s’en séparer au profit d’un nouveau musée. Il fallut acheter des objets du XVIIIe siècle chez des antiquaires et à des particuliers. Le musée M. V. Lomonossov a été  ouvert dans le bâtiment de la Kunstkamera de Léningrad le 5 janvier 1949, lors d’une séance plénière de l’Académie des Sciences de l’URSS.
Aujourd’hui, le Musée Lomonossov fait partie du Musée d’anthropologie et d’ethnographie Pierre le Grand (Kunstkamera) de l’Académie des Sciences de Russie. Il est l’héritier de la Kunstkamera du XVIIIe siècle. Il est installé dans les trois niveaux de la tourelle du bâtiment de la Kunstkamera.  La première salle, circulaire, présente la vie de Lomonossov et son activité à l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg. Au milieu de la salle se dresse la grande table ronde autour de laquelle se réunissait la Conférence des premiers académiciens, dont  L. Euler, D. Bernoulli, l’historien G. F. Müller, l’astronome J. N. de l’Isle, et, plus tard, Lomonossov. (Il  10). En réalité, au XVIIIe siècle, les séances se tenaient dans le bâtiment voisin, aujourd’hui disparu. Dans la partie inférieure de la salle sont exposés les instruments et appareils scientifiques de l’époque de Lomonossov, ses travaux publiés, des prototypes de smalt et de verres colorés. (Il. 11). Les collaborateurs du musée, deux au début en comptant le directeur, ont tout fait pour que les visiteurs puissent voir des objets ayant appartenu à Lomonossov ; ceux-ci sont toujours exposés au musée. Le premier d’entre eux fut un plat russe en argent du XVIIIe qui appartenait à M. V. Lomonossov avant de se retrouver chez son descendant P. M. Raevski. Par la suite, furent acquis une théière en porcelaine de Mayence sur son trépied qui aurait appartenu à M. V. Lomonossov, une statuette en marbre blanc « Amour tenant une couronne » et un verre (une coupe) en cristal avec le portrait de l’impératrice Elisabeth Petrovna. (Il. 12, 13, 14). Les visiteurs du musée sont particulièrement intéressés par les maquettes faites spécialement pour le Musée Lomonossov, notamment celle du laboratoire de chimie de Lomonossov, d’une précision et d’un détail étonnants ; c’est l’un des chefs d’œuvre du musée. (Il. 15). L’étage au-dessus est consacré à l’observatoire astronomique de l’Académie des sciences, conçu et construit en 1728 par l’astronome français Joseph-Nicolas de L'Isle, invité en Russie par Pierre le Grand. Lomonossov s’intéressait à l’astronomie et, en 1761, alors qu’il observait le passage de Vénus sur le disque solaire, il découvrit son atmosphère. (Il. 16). Un escalier métallique en colimaçon conduit à l’endroit du musée où se trouve le fameux globe de Gottorf qui, après sa restauration du XVIIIe siècle devint le Grand globe académique. Le musée M. V. Lomonossov, installé dans le magnifique bâtiment de la Kunstkamera, est toujours heureux d’accueillir des visiteurs.

 



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© Musée Voltaire | Genève | 23.06.2016