Le projet culturel de Revilliod était ambitieux. Conformément à l'esprit encyclopédique de la fin du 19e siècle, ses collections reflètent alors les manifestations les plus diverses de la créativité humaine, de l'Antiquité à l'époque contemporaine, en Europe, au Proche-Orient et en Extrême-Orient. Dans sa configuration d'origine, le musée abritait outre la céramique, le verre et le vitrail, des collections de peinture, sculpture, des livres anciens, des monnaies, de l'argenterie, du mobilier et bien d'autres curiosités.
Gustave Revilliod ayant légué son musée et ses collections à la Ville de Genève, l'Ariana devient musée municipal après le décès du bienfaiteur en 1890.
Après l'ouverture, en 1910, du grand Musée d'art et d'histoire au Centre-Ville, le Musée Ariana sombre peu à peu dans l'oubli. En 1934, les autorités municipales décident donc de le consacrer au domaine de la céramique. Les nombreux transferts de collections – toute la céramique du Musée d'art et d'histoire, à l'exclusion de l'Antiquité, étant regroupée à l'Ariana – s'achèvent en 1956. Les collections de verre rejoignent l'Ariana en 1986 et le vitrail en 2000, lui conférant définitivement son statut de musée des arts du feu, parmi les cinq institutions les plus importantes d'Europe dans ce domaine.
Afin que le public puisse apprécier non seulement l'architecture particulière du bâtiment, mais disposer aussi de toutes les infrastructures nécessaires à un musée moderne, l'Ariana connaît une restauration importante qui dure près de douze ans. Le chantier est enfin terminé en 1993 et le Musée à nouveau ouvert au public.
En 2010, le Conseil administratif genevois décide l'autonomie administrative du Musée Ariana, resté filiale du Musée d'art et d'histoire pendant plus de soixante ans.
Aujourd'hui, et depuis 2015, l'Ariana accueille chaque année une moyenne de presque 60'000 visiteurs et sa visibilité institutionnelle s'est largement accrue auprès de publics diversifiés.