Le fond des assiettes est aussi bien orné de vignettes solennelles à l’image d’une France glorieuse – commémoration de hauts faits militaires ou exaltation patriotique –, que de scènes humoristiques, moins flatteuses, où hommes, femmes, bourgeois, paysans ou étrangers sont tournés en dérision. Personne n’est épargné !
Les faïenceries réalisent des séries d’assiettes à histoire (généralement au nombre de douze) autour d’un thème. Leur apparition découle de la mise au point de deux nouvelles techniques au milieu du 18e siècle : la faïence fine et l’impression sur céramique, qui connaîtront un développement industriel.
Le Musée Ariana conserve dans ses collections de nombreuses pièces de cette typologie – principalement françaises et suisses romandes –, dont quelques séries complètes, comme celle retraçant le transfert de la dépouille mortelle de Napoléon de l’île de Sainte-Hélène aux Invalides en 1840, ou une autre raillant les visiteurs de l’Exposition universelle de 1889 à Paris. Média de propagande à large diffusion, les assiettes historiées imprimées véhiculent des messages politiques, religieux ou pédagogiques.
Ces « bandes dessinées » du 19e siècle constituent de riches témoignages illustrés de la société de l’époque. Les assiettes parlantes ne sont pas près de se taire !
Ana Quintero Pérez, commissaire de l'exposition, au micro de Yann Bellini de Radio Cité