Jean Marie Borgeaud empoigne la céramique en parfait autodidacte. Peintre formé à l’Ecole des Beaux-Arts, il cherche bientôt à transcrire la matérialité et l’émotion du vivant en modelant dans l’argile de fragiles et imposantes figures grandeur nature. Le feu du four, construit autour de la sculpture, s’emploie à révéler l’argile, laissant au passage taches de fumée, cicatrices et autres fractures de vie.
Dans une quête constante de l’humain, avec sa philosophie, ses émotions, son souffle, le sculpteur dissèque sans concession la chair et l’os, les organes et le squelette, les torses et les têtes, les hommes et les bêtes, les livrant à notre regard comme un miroir de nos entrailles. Ses estomacs de mouton colorés, ses crânes nappés d’une onctueuse couverte céladon ou ses têtes jumelées séduisent par leur esthétique fondamentale, qui ne va pas sans réveiller nos angoisses existentielles.
Qu’il travaille la terre enfumée, le grès, la porcelaine ou la pâte de verre colorée, Borgeaud s’engage dans un corps à corps exigeant avec la matière, la poussant à transcender ses limites.
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