L'astrolabe
Instrument prestigieux, esthétique et complexe, l’astrolabe dont l’origine remonte aux Grecs anciens, a été un des instruments de prédilection des astronomes et astrologues arabes entre le 8e et le 16e siècle. La face richement ciselée de l’instrument reproduit à « plat » le mouvement apparent des étoiles et du Soleil dans le ciel. La carte céleste est symbolisée par l’araignée, un treillis mobile finement ciselé et découpé dont chaque pointe indique une étoile. Ce treillis tourne au-dessus d’un disque, le tympan, qui porte les principales coordonnées destinées à repérer un astre pour un observateur terrestre situé à une latitude donnée. L’autre face de l’astrolabe, munie d’une réglette mobile de visée, sert à effectuer des relevés de hauteur d’astres ou topographiques. Les usages de l’instrument sont multiples : mesure du temps, détermination de la durée du jour ou de l’ascendant astrologique, mesures de hauteur d’édifices, etc.
L’astrolabe hispano-mauresque du Musée a été construit au Maroc vers 1323. Les parties mobiles araignée et tympan ont été fabriquées en Inde au début du 19e siècle.
(MHS inv. 1051)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le catalogue de l'exposition "Terre et Soleil" (2015)
La « Navicula de Venetiis »
Très rare, cet instrument en forme de navire vénitien est un type particulier de cadran solaire dit rectiligne. Il permet de connaître l’heure d’après la hauteur du Soleil et la position d’une perle (fixée sur un fil à plomb) sur les lignes horaires rectilignes tracés sur le cadran. Ses inscriptions en caractères gothiques laissent supposer que sa fabrication remonte au 14e ou 15e siècle.
Pour l’utiliser, on déplace le curseur (le point d’attache du fil à plomb absent sur l’instrument) le long du mât jusqu’à la graduation correspondant à la latitude du lieu d’observation ; on incline ensuite le mât. et on règle la perle selon la date du jour. Il ne reste alors plus qu’à pointer la Navicula contre le Soleil jusqu’à ce qu’un rayon traverse simultanément les petits trous de la proue et de la poupe du navire. La perle indique alors l’heure sur la table des lignes horaires gravées sur l’instrument.
(MHS inv 2139)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le Petit Carnet "L'heure au Soleil" (2020)
Le graphomètre
Instrument d’arpentage inventé au 17e siècle, le graphomètre permet d’effectuer des mesures d’angles à l’aide d’une règle à pinnules pivotant sur un demi-cercle gradué. La boussole placée au centre du demi-cercle sert à orienter l’instrument. Ce graphomètre a été construit par le géomètre genevois Pierre-Guillaume Martel (1701-1761 ?) émigré à Londres en 1743. Il s’agit d’un des plus anciens instruments scientifiques construits à Genève. Le Musée possède encore deux autres règles d’arpentage fabriquées par Martel.
(MHS inv.2162)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le catalogue de l'exposition "T'es ou ?" (2016)
Le microscope aquatique de Cuff
Mis au point dans les années 1770, cet instrument est un des premiers microscopes conçu spécialement pour l’étude des créatures aquatiques vivantes. Il possède en effet la particularité d’être monté sur un bras articulé afin de faciliter les observations. Ce microscope a appartenu à Abraham Trembley (1710-1784), naturaliste genevois qui a découvert en 1740 la régénération animale chez les hydres d’eau douce. L’instrument a été construit par le célèbre fabricant anglais d’instruments John Cuff sur les conseils de Trembley lui-même, suite à l’engouement suscité par les travaux du savant genevois auprès de la communauté scientifique de l’époque. Trembley a effectué toutes ses observations sur les hydres avec un microscope simple (muni d’une seule lentille) monté sur un bras articulé.
(MHS inv. 10)
Cet instrument est évoqué dans le catalogue de l'exposition "Images de science" (2017)
Les sphères armillaires
La sphère armillaire est un des plus anciens instruments destinés à représenter l’Univers. Son origine remonte à l’Antiquité. Cet instrument décrit conjointement le Ciel et la Terre où se trouve l’observateur. Pour améliorer sa lecture, le dispositif est constitué d’anneaux en bois (les armilles) symbolisant les principales coordonnées terrestres et célestes et les orbites des principales planètes.
On distingue deux type de sphère armillaire, la sphère ptolémaïque avec la Terre au centre du Monde et la sphère copernicienne avec un Soleil central. Les sphères armillaires du Musée sont l’œuvre de Charles François Delamarche, géographe français du 18e siècle.
(MHS inv. 1344 et 754)
Pour en savoir plus sur ces instruments, consultez le catalogue de l'exposition "Terre et Soleil" (2015)
Le tellurium
Actionné par une manivelle, ce tellurium décrit les mouvements de la Terre et de la Lune autour du Soleil (symbolisé par une bougie). Il permet notamment de bien comprendre les différentes phases lunaires. Les signes du zodiac sont gravés sur le disque en laiton. D’origine hollandaise, cet instrument datant du 18e siècle, symbolise à merveille la nouvelle conception mécanique du monde énoncée par Newton un siècle plus tôt.
(MHS inv. 649)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le catalogue de l'exposition "Terre et Soleil" (2015) ou la fiche d'Expérience à faire à la maison en lien avec cet instrumen.
Le grand planétaire
Construit vers 1775, ce somptueux instrument de démonstration astronomique représente le système solaire et le mouvement de ses principales planètes connues au 18e siècle. Une manivelle, ou remontoir, permet d’actionner l’instrument et de faire tourner, par le biais de rouages, des disques mobiles sur lesquels sont fixées Mercure, Vénus, la Terre et la Lune. Mars, Jupiter et Saturne sont fixes. Le planétaire comprend aussi trois sphères supplémentaires, deux représentant la Terre et une la Lune. Elles permettaient probablement de se représenter les situations hypothétiques où la Terre aurait eu son axe de rotation perpendiculaire au plan de l’écliptique (le plan de rotation des planètes autour du Soleil).
Le planétaire a été offert en 1775 à la Bibliothèque de Genève par Sir Richard Neville, noble anglais devenu bourgeois de Genève et gendre du premier syndic, François Calandrini. Il a été construit par le célèbre fabricant anglais George Adams.
(MHS inv. 818)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le catalogue de l'exposition "Terre et Soleil" (2015) ou regardez le film qui le montre en mouvement
Grande lunette achromatique de dix pieds
Cette grande lunette démontable de 10 pieds (environ 3 mètres) équipait le premier observatoire astronomique fondé par le genevois Jacques-André Mallet en 1772. Elle aurait été fabriquée par le célèbre constructeur anglais John Dollond, inventeur de l’objectif achromatique ne dispersant pas couleurs qui a contribué fortement à l’amélioration des observations astronomiques.
(MHS 1001)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le Petit carnet "Scruter le ciel" (2020)
Lunette méridienne
Aussi appelée instrument des passages, cette lunette permet d’observer le passage d’un astre dans le méridien du lieu d’observation. Elle est conçue de manière à ne viser que la direction nord-sud (plan méridien). En mesurant le temps de passage d’une étoile dans le méridien du lieu ainsi que sa hauteur, les astronomes peuvent établir ses coordonnées astronomiques. A l’aide d’une lunette méridienne, les astronomes pouvaient aussi mesurer l’instant précis du passage d’un astre connu dans le méridien pour définir avec précision la durée de rotation de la Terre, considérée jusqu’au 20e siècle comme la meilleure horloge qui soit. Cette lunette, fabriquée par l’Anglais Jeremiah Sisson, équipait le premier observatoire de Genève construit par Jacques-André Mallet en 1772.
(MHS inv. 829)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le Petit carnet "Scruter le ciel" (2020)
Compteur de seconde
Fabriquée par l’horloger parisien Jean-André Lepaute (1720-1788), cette pendule, qui équipait le premier Observatoire à Genève, bat la seconde et la minute en émettant des signaux sonores de timbre distinct. Les astronomes peuvent ainsi compter à l’oreille les secondes et interpoler à une fraction de seconde près, l’instant d’un phénomène astronomique observé avec une lunette méridienne, par exemple le temps de passage d’une étoile.
(MHS 198)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le Petit carnet "Scruter le ciel" (2020)
Régulateur astronomique
Acheté par le physicien genevois Marc-Auguste Pictet à Londres en 1775, ce régulateur équipait le premier Observatoire à Genève. Il était placé à côté de la lunette méridienne et donnait l’heure sidérale aux astronomes lors de leurs observations des transits d’étoiles et de planètes. Ce régulateur était encore en activité au début du 20e siècle à l’Observatoire et fournissait l’heure moyenne aux horlogers de la ville.
(MHS 1991)
Pour en savoir plus sur cet instrument, consultez le Petit carnet "Scruter le ciel" (2020)