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Ana Cristina Araújo, José Luís Cardoso, Nuno Gonçalo Monteiro, José Vicente Serrão [organisateurs], O Terramoto de 1755, Impactos Históricos, Lisbonne, Livros Horizonte, 2007, 495 p.
On ne peut a priori que se réjouir de la publication des actes de l’important colloque organisé, des 3 au 5 novembre 2005, sous l’égide de plusieurs institutions universitaires portugaises. Le nombre de pages (on a évité les cinq cents de peu) dit l’importance de la chose : ce ne sont pas moins de trente-huit contributions qui sont proposées à l’attention des éventuels lecteurs.
Ceux-ci retrouveront avec plaisir quelques textes ou problématiques connus, parmi lesquels les « tremblements » de Michel Delon (« Plaisirs et tremblements : un demi-siècle après la catastrophe », pp. 287-297) ou les interrogations d’Ana Cristina Araújo sur Ribeiro Sanches (« Ribeiro Sanches e o desastre de Lisboa », pp. 309-322), déjà évoqués au printemps 2005 lors de deux « Nuits des Délices », dans l’ancienne demeure de Voltaire.
Mais Voltaire, justement, qu’en est-il ? Las ! Il semble bien avoir été oublié. Si Bronislaw Baczkó réserve au Poème du résidant des Délices et à l’impact philosophique la place qu’ils méritent (« Secouer la Providence », pp. 277-286), il faut en général se contenter d’allusions fuyantes (voyez par exemple les derniers paragraphes de l’article d’Isabel Malaquias et Manuel Fernandes Thomaz, « Dois testemunhos portugueses do terramoto divulgados na Europa », pp. 37-45). La raison de cette carence est le choix éditorial de départ, expliqué, par les responsables du volume, dans la présentation initiale : est en effet réunie « une part significative des communications présentées lors du colloque… » Le malheureux Voltaire fait les frais de cette censure tardive.
Il n’est hélas pas le seul. Que penser de l’absence, dans ce gros volume, de la contribution pourtant magistrale de Stephen T. Tobriner, de l’université de Californie : « Forgotten Histories : Advances in antiseismic engineering after the earthquakes of Lisbon, Calabria and San Francisco » ? Stephen Tobriner, à l’issue d’une étude comparative des tremblements de terre de Lisbonne, de Calabre et de San Francisco, en était arrivé à la conclusion que les innovations techniques en matière de lutte antisismique (la fameuse gaiola, dans le cas de la reconstruction pombaline) n’avaient pas empêché les mêmes erreurs d’être reproduites, à intervalles réguliers, comme s’il s’agissait, finalement, de nier jusqu’à l’existence de la catastrophe… On est d’autant plus enclin à regretter l’absence du texte de Stephen Tobriner que d’autres, visiblement moins inspirés (John Lowrey, « Edinburgh new town : the components of the enlightened city », pp. 427-438) donnent l’impression d’une forme de « provincialisation » du colloque, confiné à des problématiques locales, au détriment d’une salutaire vue d’ensemble.
L’objet « livre » est en lui-même assez maniable, mais les cartes, graphiques et illustrations, exclusivement en noir et blanc, sont parfois peu lisibles (p. 71, p. 134…) ; les notes critiques sont en caractères microscopiques ; les addenda sont quasiment inexistants (aucune forme d’index, aucune liste de l’ensemble des interventions du colloque, pas la moindre trace de bibliographie). Tout cela est bien dommage : il eût été intéressant de profiter de la publication de ces actes pour offrir à la communauté scientifique un ouvrage incontournable sur la question du tremblement de terre de Lisbonne. Mais un tel ouvrage, manifestement, reste à écrire.
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