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De fructueuses Nuits des Délices
Voltaire
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Christin, Mme Denis et Pancoucke :
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27 juin 2009 : La Fête à Voltaire
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Une foule nombreuse
C’est un clin d’œil un peu particulier que nous adressons aujourd’hui à nos lecteurs. Un clin d’œil venu de Ferney, où Simone Audemars a pris en charge l’organisation de la traditionnelle Fête à Voltaire. Celle-ci s’est divisée, cette année, en deux moments bien distincts : de 14 à 18 heures, c’est dans le parc du château, voire dans le château lui-même que plusieurs activités étaient proposées aux visiteurs ; à partir de 18 heures, les rues de Ferney ont relayé diverses animations avant le feu d’artifice, prévu en fin de soirée.
Le château : visites guidées
Parmi les lectures, saynètes, contes et visites dispensés tout l’après-midi dans le parc du château, arrêtons-nous un instant sur deux productions certes très dissemblables, mais qui ont charmé, dans le registre qui était le leur, le public présent.
Conservatoire de Ferney
La première est un opéra de poche intitulé La coquette punie. Œuvre de Sylvain Franck Muster sur un livret de Michel Beretti, cette petite pièce musicale, interprétée par Nathalie Constantin (soprano) et Sylvain Muster (basse) a été mise en scène dans l’ancienne bibliothèque du château par Simone Audemars. On y découvre un Voltaire entiché de Madame Denis, puis la chassant avant de la rappeler d’un air contrit, le tout s’achevant, comme on s’en doute, par quelques galipettes. Le texte de Michel Beretti, plein d’allant, le souvenir évident de La Serva Padrona (forme de clin d’œil supplémentaire à l’environnement musical du siècle des Lumières) et l’interprétation, tant vocale que théâtrale, des deux protagonistes : tout a concouru au succès d’une pièce qui s’est révélée, au bout du compte, un petit bijou. Quatre instrumentistes se sont prêtés au jeu de cette délicieuse bouffonnerie : Fabienne Miqueu (clarinette), Philippe Miqueu (basson), Claude Regimbald (flûte), et Maud Texier (hautbois). On en redemande !
Voltaire et Florian
La seconde est la prestation des élèves de l’école Florian, qui a eu lieu derrière le château. Plusieurs élèves s’assoient tour à tour sur le fauteuil de Voltaire (à défaut d’être lui-même un fauteuil Voltaire) et accueillent celles et ceux qui, s’ils ne sont pas forcément passés par Ferney, ont du moins partagé, par le canal de la correspondance, les émois de l’homme des Calas : Florian vient lire une fable, Mme de Pompadour montre ses atours, Mme du Châtelet rappelle qu’elle est une femme de science, Fréron se moque des académiciens et reçoit du maître les lieux, en guise de réplique, l’épigramme bien connue : « Un jour au fond d’un vallon /Un serpent piqua Jean Fréron./ Que pensez-vous qu’il arriva ?/ Ce fut le serpent qui creva. » Le tout s’achève par une ronde au cours de laquelle chacun des enfants se fait le porteur d’un titre de Voltaire : défilent ainsi tour à tour Zadig, Candide, Mahomet…
Une œuvre diversifiée
On imagine bien que tous ces enfants ne deviendront pas spécialistes de Voltaire pour avoir prononcé une vague réplique ou appris qu’il existait un conte nommé Zadig : mais cette sensibilisation n’en reste pas moins fondamentale. Ce sont en effet des actions de cette nature qui dédramatisent, à cet « âge encore tendre », ce que le mot « culture » peut avoir, pour un jeune public, de parfois rebutant. Ces enfants sont nos lecteurs de demain. La Fête à Voltaire 2009 a d’ailleurs multiplié, et presque toujours avec bonheur, ce type d’initiatives : tandis que le Conservatoire de Ferney attirait une foule nombreuse à l’Orangerie, plusieurs petites troupes s’étaient dispersées dans le parc du château. Des spectacles plus aboutis ainsi que des visites guidées et l’exposition du fonds voltairien de Lucien Choudin, toujours visible dans la chambre de Mme Denis, ont avantageusement complété l’après-midi.
Exposition Lucien Choudin
On notera également avec satisfaction, durant lesdits spectacles, l’absence de sonorisation. Rien de tel que le contact direct avec le public, loin de tout micro. Que serait devenue la très belle voix de Sylvain Muster, s’il avait fallu la sonoriser ? La réussite de la Fête 2009 tient précisément à cette idée d’une juxtaposition de micro-événements, tous présentés « au naturel » et avec un exceptionnel souci de qualité. Le flyer de présentation reste néanmoins très perfectible : c’est là le seul bémol de la Fête. Peut-être pourrait-on aussi songer à faire durer, l’année prochaine, les prestations « voltairiennes » jusqu’au bout de la nuit… ou, du moins, jusqu’au bout de la Fête. Mais, telle qu’elle nous a été offerte ce samedi 27 juin, la Fête à Voltaire n’en est pas moins une très belle réussite : elle a fait de spectateurs potentiels de véritables acteurs, aptes à cristalliser leurs efforts autour de la figure du patriarche. On imagine ce qu’il faut de travail pour parvenir à une telle convergence d’efforts, et d’effets : c’est remarquable.
La Coquette punie
Werner Rauch, administrateur
Les quelques photos présentées sur cette page sont extraites de la banque iconographique de l’Institut et Musée Voltaire, dont un premier catalogue sera disponible en septembre prochain, lors de la mise en ligne du site VOLAGE (VOLtaire A GEnève).
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