La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
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Inauguration du Clos Voltaire

 

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Discours d’inauguration du Clos Voltaire de M. Patrice Mugny, conseiller administratif de la Ville de Genève en charge du Département de la Culture

Nous reproduisons à l’intention des lecteurs de la Gazette le discours que M. Patrice Mugny a prononcé le lundi 22 novembre dernier, jour de l’inauguration du Clos Voltaire. M. Mugny s’est exprimé après MM. Pagani et Tornare, conseillers administratifs, et Käser, responsable de la coopérative étudiante La Ciguë. Quelques photos de cette inauguration sont également proposées.
Toute personne intéressée par la réservation de l’espace polyvalent est priée de s’adresser à M. Mauro Scrignari, responsable, au (022) 418 95 64 le lundi, le mercredi après-midi ou le vendredi.

 

Mesdames, Messieurs,

S’il est bien un lieu où les différents départements de la Ville de Genève ont été appelés à travailler ensemble, c’est le Clos Voltaire. Mes collègues du département des constructions et de l’aménagement et de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports vous ont rappelé comment ils sont intervenus, tant pour la rénovation de l’enveloppe de la maison que pour l’aménagement extérieur ou l’élaboration des règles qui présideront désormais à la vie du lieu. Je ne vous parlerai, quant à moi, que de ce qui concerne le département de la culture.

Le département de la culture est concerné pour trois raisons : une raison patrimoniale, une raison plus proprement culturelle, et enfin une raison citoyenne.

Sur le plan patrimonial, est-il besoin de rappeler que nous sommes sur l’ancien domaine de Voltaire et que cette maison du Clos abritait, entre 1755 et 1760, les anciens communs et la ferme de l’écrivain ? Voltaire avait songé à aménager de « petits appartements » non loin du bâtiment principal de façon à pouvoir accueillir ses nombreux amis et visiteurs. Ce projet, comme on sait, se réalisera finalement à Ferney.

C'est en 1840 seulement que la propriété se trouve scindée en deux et que les Délices et le Clos connaîtront des destinées séparées. Tour à tour achetés, vendus, rachetés, menacés de démolition et finalement acquis l'un et l'autre par la Ville de Genève, ces deux ensembles forment incontestablement un tout. Or ce qui apparaît comme une évidence sur le seul plan historique se révèle également, après examen, une chance réelle dans d'autres domaines: restructuration de l'espace muséal aux Délices, amélioration de la vie de quartier, développement de l'ensemble du lieu dans un esprit d'ouverture. N'était-ce pas finalement le vœu de Voltaire lui-même, qui imaginait, dans une lettre, la vie de la future société des Délices : « …nulle gêne, de quelque espèce qu'elle puisse être : on vient, on se promène, on boit, on lit, on est en liberté » ?

Cette identité patrimoniale du Clos se retrouve dans le paysage. Bien avant la rénovation du Clos Voltaire, les espaces de circulation qui étaient ceux du dix-huitième siècle ont été en effet retrouvés. Un seul exemple : si aujourd’hui vous pouvez accéder au parc Voltaire en venant directement de la rue de Lyon, c’est parce que l’on a rouvert un axe nord-sud qui était déjà sur les plans du domaine de Voltaire. Je vous rappelle pour mémoire que ce domaine s’étendait sur l’ensemble de l’actuelle rue des Délices et même bien au-delà, et que l’ensemble du quartier doit son nom à la présence de Voltaire : c’est dire si nous devons nous souvenir, autant qu’il est possible, que nous sommes sur les terres de l’auteur de Candide.

Mais le Clos est aussi destiné à devenir un lieu plus proprement culturel. L’espace polyvalent dans lequel nous nous trouvons va entre autres permettre au musée Voltaire de développer ses activités de médiation. Un panneau d’information sera installé devant la grille, côté rue des Délices, au début de l’année prochaine. Nous sommes de même en train de songer à une signalétique plus forte qui puisse attirer les gens vers le musée et l’espace polyvalent. Un programme est en cours de constitution et sera proposé dans les semaines qui viennent à l’ensemble de la population. Ciné-club des Lumières, invitation de hautes personnalités dans les domaines du savoir, du livre et du dialogue d’idées, événements ponctuels en relation avec des partenaires culturels locaux : voilà ce qui vous attend dans les prochains mois –ou plutôt, je le répète, ce qui vous sera proposé, car il est bien entendu que la population est invitée à participer à tous ces événements.

Et j’en arrive justement à mon dernier point, qui est l’instauration, par l’intermédiaire de cette salle, d’un véritable dialogue citoyen. L’espace polyvalent, qui est le fruit d’un travail commun entre plusieurs services de la Ville de Genève, et notamment le Musée Voltaire et les UAC (je tiens ici, en passant, à saluer le travail tout à fait remarquable de Madame Francesca Cauvin et de son équipe), sera géré par un comité d’usagers qui a été élu, si je ne m’abuse, vendredi dernier. Le département de la culture et le département de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports ont par ailleurs uni leurs efforts pour créer un poste de responsable des espaces polyvalents qui a donné lieu à un concours et a permis d’engager M. Mauro Scrignari. C’est à lui qu’il faut vous référer si vous voulez organiser des activités dans la salle.

Bref, vous le voyez, l’espace polyvalent du Clos est appelé à voir s’élaborer un véritable débat citoyen. Bénéficier d'un lieu où puissent se réunir les participants à une conférence et le conférencier lui-même, et qui soit marqué du sceau de la convivialité, était nécessaire. Que l’énergie de ce lieu soit à la fois générée par le musée, les associations de quartier et les habitants permettra de cristalliser les éléments d'une véritable vie de quartier autour des Délices. Les gens pourront y apprendre à y vivre ensemble, à y dialoguer, à y redécouvrir leur attachement commun à ce quartier –et un quartier d’autant plus intéressant qu’il est marqué d’une forte empreinte patrimoniale et a vu y séjourner un des plus grands écrivains de notre littérature. C’est à cela que j’aimerais vous inviter aujourd’hui. 

Bienvenue donc à toutes et tous au Clos Voltaire !



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© IMV Genève | 06.01.2011