La revue électronique de l'Institut et Musée Voltaire
ISSN 1660-7643
       
         
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Présentation de Nicolas Morel

    
       

 

     
 

 

Il n’est pas étonnant de voir Voltaire convoqué pour s’opposer au retour en grâce de la Compagnie de Jésus au cœur de la monarchie restaurée du début du XIXe siècle. Le patriarche est en effet une figure omniprésente sous la seconde Restauration. De 1817 à 1830, en plus de publier d’innombrables rééditions de ses Œuvres complètes, les presses inondent la place publique de pamphlets, satires ou factums qui font revivre le fantôme du vieil homme de Ferney et contribuent à raviver le mythe du philosophe des Lumières appelé à lutter contre le retour au pouvoir d’une monarchie soutenue par l’Église catholique. C’est évidemment à ce contexte polémique que répond Constant Taillard, homme de lettres bonapartiste et ancien soldat de « la vieille armée »1 lorsqu’il rédige ce petit dialogue. Publié en 18262, il évoque à la fois la crainte qu’inspire le secret qui entoure la compagnie des Jésuites tout comme3, de façon à peine dissimulée, les travers du règne de Charles X, ancien libertin et nouveau dévôt que la presse d’opposition s’amuse très vite à caricaturer sous les traits d’un « Roi-Jésuite »4.

À mi-chemin entre la réécriture d’un Dialogue de Voltaire et une adaptation du Tartuffe de Molière, cette petite pièce narre la rencontre, au paradis, de Voltaire et d’Ignace [de Loyola], fondateur de l’ordre des Jésuites au XVIe siècle. Le dialogue central, d’un peu moins de cent vers, est composé en alexandrins classiques (rimes plates avec alternance de rimes féminines et masculines). Il est encadré par des éléments de paratexte qui en dévoilent le sens et la portée critique. La pièce se conclut par une annotation détaillée qui mêle certains passages d’inspiration voltairienne - dans le ton des réécritures bibliques du Dictionnaire philosophique ou de certains des textes que Voltaire appelle ses Rogatons – à d’autres qui permettent d’ancrer la pièce dans l’actualité polémique du début du règne de Charles X. Un « Mot préliminaire » dénonce dès les premières lignes la nocivité de la Compagnie de Jésus, poison universel, d’autant plus néfaste qu’il semble retrouver de l’influence sous la politique du ministère de Villèle. Suit un « Portrait de mon Jésuite » qui nous livre la clé d’une œuvre dont le personnage principal ressemble « trait pour trait [à] celui de Tartuffe ». Le masque tombe donc, avant même le début de la pièce.

D’ailleurs, l’auteur ne s’embarrasse pas de finesses ni de rebondissements. Son texte est court, les personnages caricaturaux, le ton grave ; bref, la satire se révèle avec évidence. La théâtralité de ce dialogue va alors bien au-delà de la seule référence à Molière5. Les didascalies impriment au personnage d’Ignace une dimension grotesque qui fait surtout ressortir la fausseté du jésuite. Parlant tour à tour « avec mysticité », « en s’inclinant », « avec force » ou « en regardant le ciel », Ignace mobilise sans transition toutes les attitudes du prêcheur faussement inspiré. Cette mécanique de la dévotion prend une tournure tragique lorsqu’elle sert à légitimer le fanatisme du jésuite, lui qui regrette de ne plus pouvoir « se baigner dans le sang des ennemis du ciel » (v.15), qui gémit de ne plus voir allumer « ces bûchers dont les feux magnifiques dévoraient sous nos yeux des milliers d’hérétiques » (v.17-18) ou qui rappelle enfin l’importance politique de son ordre qui « à son gré fait et défait les rois » (v.39). On frémit d’autant plus à ces évocations si l’on songe à leur tragique actualité.

Mais cette rhétorique est bien vite neutralisée par Voltaire. Héraut des Lumières, il démasque ce faux dévôt qui cherche à nous faire croire que « Dieu suprême » rime avec « anathème » en lui répondant, « du ton dont on parle à un fou ». Contrairement à la rhétorique répétitive d’Ignace, les répliques de Voltaire prennent d’abord la marque de réactions spontanées, qui viennent immédiatement s’opposer à l’absurdité et à l’horreur des propos du jésuite. Enfin, il termine par deux longs monologues qui reprennent méthodiquement les critiques classiques adressées aux jésuites. Voltaire prêche ici l’évidence, et son catéchisme est autant inspiré par le principe de « charité » que par la « raison » (v.12). Son rôle est alors limpide : combattant du fanatisme qu’il a « brisé » (v.52) – ne se trouve-t-il pas d’ailleurs au paradis ? – il prête son bras « ami de la droiture » (v.52) pour révéler, encore une fois, « l’imposture » (v.53). Investi d’une dimension presque divine par l’auteur dans deux répliques en chiasme, aux vers 5 et 6, Voltaire est en outre rattaché à une Église déchue lorsqu’Ignace évoque les « profanes débris de votre Panthéon » (v.62), Panthéon dont il est l’un des « Saints ». Voltaire est ici élevé au rang d’icône de la Révolution et de défenseur de ses principes.
Pourtant, la figure de Voltaire est-elle réductible à cette seule dimension iconique ? En effet, ne se trouve-t-il pas, au paradis, en compagnie du jésuite ? N’est-il pas présenté, lui aussi, comme un « tigre […] irrité » (v. 89), un vengeur aux accents prophétiques ? N’a-t-il pas, d’ailleurs, lui aussi, reçu une éducation dans un collège de jésuites ? Si le véritable Ignace est dévoilé avant même le début du dialogue, le masque de Voltaire est plus long à tomber. Il se fissure seulement dès les vers 77 et 78 : « Et de nos libertés défenseur intrépide / Séguier, par deux arrêts, nous prend sous son égide ». Ces deux arrêts, présentés dans l’annotation du texte, font référence à deux décisions juridiques qui ont touché le Constitutionnel en 1825 et le Courrier Français en 1822. Accusés pour plusieurs articles contre l’Église et l’ordre des jésuites, ils sont finalement acquittés, signe d’une chose peut-être plus importante encore : les jésuites ne devraient-ils pas redouter le pouvoir grandissant de la presse et de ses thuriféraires, « les plus grands de tous les humains » (v.80) plutôt que de s’attarder encore sur le fantôme de Voltaire ?

Voltaire et un Jésuite
Dialogue en vers, par Constant-Taillard

Un prêtre, quel qu’il soit, quelque dieu qui l’inspire,
Doit prier pour ses rois, et non pas les maudire.
                                               Voltaire.

Deuxième édition6.
Paris, Les Marchands de Nouveautés.
1826.

Mot préliminaire.

Je prévois que cet opuscule fera crier la Congrégation7. Tant mieux ! l’existence des Jésuites en dépit des lois est une monstruosité politique qu’il faut détruire, et c’est montrer du dévouement au Prince et à la patrie que de repousser ce qu’ils ont proscrit, et surtout ce qui leur est funeste8.

Il y a aussi loin de Jésus aux Jésuites que du blanc au noir, du juste à l’injuste et du crime à la vertu9. La religion et le fanatisme sont les points extrêmes du cœur humain : l’une nous porte à la charité, et l’autre, à toutes les infamies.

Si l’institution des Jésuites était salutaire, elle serait aujourd’hui fleurissante dans les quatre parties du monde ; car il est, très-malheureusement, peu de nations qui ne l’aient connue. Loin de là : toutes l’ont repoussée avec horreur après l’avoir reçue à bras ouverts ; c’est un poison flatteur qu’elles ont avalé comme du miel, et qu’elles ont revomi ensuite quand elles ont senti qu’il leur déchirait les entrailles.

Gardons-nous bien d’y toucher de nouveau. L’assassinat d’Henri III, celui du grand Henri IV, le meurtre de Louis XV10, les égorgements des Cévennes et de la Saint-Barthélemy ; en un mot, cette multitude d’atrocités faites depuis le quinzième siècle au nom d’un Dieu de miséricorde, sont les traces à jamais affreuses du premier poison que nous avons pris : peut-être succomberions-nous aux effets d’une nouvelle gorgée.
Et quelle nécessité d’avaler des poisons ? Ce sont des jeux de fous dignes de châtiments, qui, joués par des hommes en pleine santé, sont aussi criminels que le suicide.

Portrait
de mon Jésuite

C’est trait pour trait celui de Tartufe, qu’on fit dans une édition récente de l’immortelle comédie de Molière11. « Le voilà ! s’écrie-t-on de toutes parts ; c’est lui ! c’est Tartufe ! Nous le reconnaissons d’abord à cette affectation de parler de Dieu à tout propos, de mêler ce nom sacré aux choses les plus profanes, d’en faire l’accompagnement obligé de tous ses discours, de prendre, en un mot,

Les intérêts du ciel plus qu’il ne veut lui-même.

Le voilà avec ses roulemens d’yeux, son ton quelquefois radouci, quelquefois menaçant ; le voilà : il invoque la Vierge et les saints ; le pauvre homme fait sonner bien haut son indigence, son désintéressement, ses aumônes. Le voilà, son mouchoir à la main : prenez gardes à vos femmes, à vos filles, et surtout à vos cassettes. »

On me demandera comment il se fait qu’un pareil homme soit en Paradis. Je répondrai par cette vérité, que Dieu est infiniment bon ; mais comme on ne me manquera pas de répliquer qu’il est aussi infiniment juste, il faudra bien que j’avoue que je n’y conçois rien.

Voltaire et un Jésuite.

(La scène est en Paradis.)

Voltaire.

Pourquoi donc, frère Ignace, éviter ma poursuite ?

Ignace, avec mysticité.

Vous êtes philosophe…

Voltaire.

                                 Après ?

Ignace.

                                             Et moi jésuite.

Voltaire, en souriant.

J’entends, vous me craignez.

Ignace.

                                            Je crains d’offenser Dieu,
Et ne puis avec vous rester en aucun lieu.

Voltaire.

Eh ! ne sommes-nous point enfans du même père,
D’un père qui nous dit : Mon fils, chéris ton frère ?

Ignace, avec un gros soupir.

Mon doux Jésus ! son frère !...

Voltaire.

                                             Ah ! que ce nom sacré
De vous, mon Révérend, soit au moins révéré :
La charité le veut, la raison le commande,
Et c’est pour l’Éternel une agréable offrande.

Ignace, avec jubilation.

Se baigner dans le sang des ennemis du ciel,
Ainsi qu’on le faisait aux beaux jours d’Israël ; (1)
Rallumer ces bûchers dont les feux magnifiques
Dévoraient sous nos yeux des milliers d’hérétiques ;
Au flanc qui va périr arracher l’innocent,
Et le rendre aussitôt au brasier qui l’attend ; (2) 
Supputer dans son âme, ivre d’un saint délire,
Les cris du malheureux que le bourreau déchire ;
Voir courir à grands flots, sans en être alarmé,
Sur un corps tout sanglant, le bitume enflammé ;
Étouffer l’indulgence et vomir l’anathème,
Voilà l’hommage enfin digne du Dieu suprême !

Voltaire, du ton dont on parle à un fou.

Pauvre diable ! dis-moi, lorsqu’un inquisiteur
De ton être enragé se fit persécuteur,
Et que son doigt cruel marquait l’heure fatale,
Tenais-tu ce discours digne d’un cannibale ?

Ignace, en s’inclinant.

La volonté de Dieu…..

Voltaire.

                                Cesse de l’outrager :
Si Dieu fit les mortels, c’est pour les protéger :
Son fils mourut pour eux !

Ignace.

                                       Il condamne l’impie,
Et veut que par nos mains l’impiété s’expie.

Voltaire.

Par tes mains, vil insecte !

Ignace, avec force.

                                       Il nous remit ses droits,
Et l’Église à son gré fait et défait les rois.

Voltaire.

Hélas ! ils ont en vain multiplié leurs gardes :
Tu ne les défais pas, ingrat, tu les poignardes ; (3)
Et jusqu’en nos foyers répandant tes fureurs,
Des plus chers sentimens tu corromps les douceurs.
Par toi, par tes pareils, la terre ensanglantée, (4)
Des maux qui ne sont plus est encor tourmentée :
Ô ciel ! que de forfaits ton génie enfanta !
Sa rage astucieuse en cent lieux éclata.
Rome maîtrisait tout, et vous maîtrisiez Rome, (5)
Enlacé dans vos rets, l’homme n’était plus homme.
Fiers tyrans d’un tyran qui nous tenait aux fers, (6)
Votre sceptre de plomb pesait sur l’univers :
Je l’ai brisé ; mon bras, ami de la droiture,
Vous arracha le masque, et montra l’imposture.
Dès-lors on vous connut, pour vous plus de repos ;
Poursuivis par les lois sur la terre et les flots,
Dans les déserts affreux, dans les cités brillantes,
Vous tramâtes partout vos brigues menaçantes,
Et forçant d’exécrer vos hideux étendards,
Vous vengeâtes vingt rois tombés sous vos poignards.

Ignace, regardant le ciel.

L’enfer est contre nous, mais le ciel nous protège.
Les archanges, les saints forment notre cortège.
Des profanes débris de votre Panthéon,
Nos mains ont rebâti les remparts de Sion ;
La croix brille au sommet, et vos cendres impies
De nos caveaux sacrés sont pour jamais bannies.

Voltaire.

Ajoutez que déjà de mes concitoyens
Vous renversez les lois, et convoitez les biens ;
Que, pour les dépouiller, l’audace et l’artifice
Concourent à servir votre lâche avarice; (7)
Que vous avez partout des agens corrupteurs,
Qu’on voit pleuvoir sur eux les trésors, les honneurs
Et qu’un placet enfin rarement obtient grâce,
S’il n’est apostillé par un enfant d’Ignace. (8)
Mais en vain tant d’orgueil chaque jour s’enhardit :
Votre flambeau s’éteint, votre étoile pâlit,
Et, de nos libertés défenseur intrépide,
Séguier, par deux arrêts, nous prend sous son égide : (9)
Renoncez, imposteurs, à vos fatals desseins ;
Vous avez contre vous les plus grands des humains.

Pour moi, si ma poussière et mes faibles ouvrages
Là-bas du Fanatisme éprouvent les outrages,
J’en rends grâces aux dieux, et mon sort est trop beau
D’être haï de vous jusque dans mon tombeau.
On peut se contenter d’un semblable partage,
Les mépris du méchant sont la gloire du sage. (10)

(d’une voix prophétique.)

Prenez garde, mon frère, aux jours qui vont s’ouvrir ;
Voltaire y voit pour vous des maux qui font frémir.
Le tigre est irrité, sa vengeance s’apprête :
Hélas ! c’est un torrent que nul effort n’arrête !
Aux lugubres clartés des rapides éclairs,
Fuyez, … et s’il le faut, fuyez jusqu’aux enfers :
Là seulement encor votre race assassine
Pourra du genre humain conspirer la ruine.

Notes.

1 Ainsi qu’on le faisait aux beaux jours d’Israël.

Sans doute le révérend père entend par ces mots :
Les vingt-quatre mille Madianites que Moïse fit égorger, parce qu’un Israélite libertin avait passé la nuit dans un mauvais lieu.
La ville de Jéricho, dont on massacra tous les habitans au son du cornet, avec leurs bœufs, leurs brebis, leurs ânes, etc. ; à l’exception de la prostituée Rahab et des filles de sa maison, que l’on jugea à propos d’épargner.
Le même massacre exécuté dans les villes d’Haï et d’Asor.
L’assassinat du roi Eglon, que le livre des Juges rapporte en ces termes : « Les enfants d’Israël envoyèrent, un jour, des tributs à Eglon, roi des Moabites, par Aod, fils de Géra ; Aod se fit un poignard à deux tranchants, ayant au milieu une poignée de la longueur d’une palme, et le mit sous sa tunique sur sa cuisse droite…. , et il dit au roi dans sa chambre d’été : J’ai un mot à vous dire de la part de Dieu ; et le roi se leva de son trône, et Aod ayant porté sa main gauche à son poignard sur son côté droit, le lui enfonça dans le ventre si vigoureusement que le manche suivit le fer, et fut recouvert de la graisse d’Eglon, qui était fort gras ; et aussitôt les excréments du roi, qui étaient dans son ventre, sortiret (sic) par en bas. »
Les 120,000 Madianites égorgés pendant la nuit par Gédéon et ses 300 juifs, ce qui fait juste quatre cents victimes par chaque Israélite.
Les 42,000 Ephraïmites immolés aux gués du Jourdain parce qu’ils prononçaient Siboleth au lieu de Schiboleth.
Les 50,000 Benjamites exterminés entre deux soleils, parce qu’une jeune femme d’Ephraïm avait été violée par plusieurs d’entre eux.
Les … Mais en voilà suffisamment pour donner une idée de ces temps que regrette le révérend père.

2 Et le rendre aussitôt au brasier qui l’attend.

On a vu plus d’une fois, et nous en appelons à l’histoire, des femmes en qui les douleurs causées par le feu provoquaient celles de l’enfantement. Plus d’une fois aussi les bourreaux, émus de pitié, s’élancèrent au secours de l’innocente créature ; mais les Jésuites qui présidaient à l’auto-da-fé, plus barbares que ces hommes qui le sont en quelque sorte par devoir, rejetèrent toujours les nouveau-nés aux pieds de leurs malheureuses mères, qui retombaient sur eux en charbon, et servaient elles-mêmes à les consumer.

3 Tu ne les défais pas, ingrat, tu les poignardes.

Voici quelques-uns des Princes tombés sous le poignard des Jésuites, ou contre lesquels ils ont conspiré :
Elisabeth, reine d’Angleterre, en 1581.
Henri III, roi de France, en 1588.
Henri IV, idem, en 1593, 1595 et 1610.
Maurice de Nassau, en 1598.
Frédéric Boromée, cardinal, en 1604.
Jacques Ier, roi d’Angleterre, en 1605.
Pierre le Grand, empereur de Russie, en 1723.
Louis XV, roi de France, en 1757.
Le Roi de portugal (sic), en 1758, etc., etc.

4 Par toi, par tes pareils, la terre ensanglantée.

Ce fut particulièrement au Japon qu’éclatèrent ces atrocités. En 1631, la terre y fut trempée, dans toute l’étendue de l’empire, de sang idolâtre et chrétien.

5 Rome maîtrisait tout, et vous maîtrisiez Rome.

Voici ce qu’on lit dans une histoire des Jésuites, publiée tout récemment : « Soumis au despotisme le plus excessif dans leurs maisons, les Jésuites en sont les fauteurs les plus abjects dans l’état. Ils prêchent aux sujets une obéissance sans réserve pour leurs souverains ; aux rois, l’indépendance des lois, et l’obéissance aveugle au pape ; ils accordent au pape l’infaillibilité, et la domination universelle, afin que, maîtres d’un seul, ils soient maîtres de tous.12 »

6 Fiers tyrans d’un tyran qui nous tenait aux fers.

C’était là précisément notre position relativement au pape, avant que le clergé de France secouât le joug de la cour de Rome, par sa sélèbre déclaration de 1682.

7 Concourent à servir votre lâche avarice.

C’est ici le cas de donner un extrait des Instructions secrètes des Jésuites, imprimées en latin sous le titre de Monita secreta, et qui, depuis l’origine jusqu’à nos jours, ont servi de règle à la Compagnie13.

Voici pour les grands seigneurs :

Il faut se servir de leur autorité, de leur prudence et de leur conseil pour mépriser les biens, et pour acquérir divers emplois qui puissent être exercés par la Société, en se servant, tacitement et en secret, de leurs noms, dans l’acquisition des biens temporels, si l’on croit que l’on puisse assez s’y fier.

Que les nôtres prennent soin, auprès des évêques et des princes, que, lorsqu’ils fondent des collèges et des églises paroissiales, la Société ait le pouvoir d’y mettre des vicaires ayant cure d’âmes, et que le supérieur du lieu, en ce temps-là, en soit le curé, afin que tout le gouvernement de cette église soit à nous, et que les paroissiens soient tous soumis à notre société, en sorte que l’on puisse obtenir tout d’eux.

Que les confesseurs et les prédicateurs se souviennent de traiter les princes avec douceur, et en les caressant ; de ne les choquer ni dans les sermons, ni dans les entretiens particuliers ; d’écarter d’eux toutes sortes de craintes, et de les exhorter principalement à la foi, à l’espérance et à la justice politique.

Qu’ils ne reçoivent presque jamais de petits présents pour leur usage particulier ; mais qu’ils recommandent la nécessité publique de la province ou du collège ; qu’ils soient contents, à la maison, d’une chambre meublée simplement, qu’ils ne s’habillent pas trop proprement, et qu’ils aillent promptement aider et consoler les plus viles personnes du palais, de peur qu’on ne croie qu’ils ne sont prêts à servir que les grands seigneurs.

D’abord, après la mort des officiers, qu’ils aient soin de parler de bonne heure de leur substituer quelques amis de la Société, et qu’ils évitent le soupçon d’arracher le gouvernement d’entre les mains du prince. C’est pourquoi, comme on l’a déjà dit, qu’ils ne s’en mêlent pas immédiatement, mais qu’ils y emploient des amis fidèles et puissants, qui puissent soutenir la haine, s’il arrive qu’il y en ait.

Voici pour les veuves :

Que l’on choisisse, pour les gagner, des pères avancés en âge, qui soient d’une complexion vive et d’une conversation agréable…

Il faut changer avec prudence, et insensiblement, ce qui concerne la direction de la maison, en sorte que l’on ait égard à la personne, au lieu, à son affection et à sa dévotion.

Il faut principalement éloigner les domestiques, mais peu-à-peu, qui n’ont point de commerce avec la Société, et s’il faut en substituer d’autres, recommander des gens qui dépendent, ou qui veuillent dépendre des nôtres ; car ainsi on nous fera part de tout ce qui se passe dans la famille.

Que le confesseur n’ait d’autre but que de faire en sorte que la veuve dépende de son conseil en toutes choses.
Une confession générale réitérée, quoiqu’elle l’ait déjà faite à d’autres, ne servira pas peu pour avoir une pleine connaissance de toutes ses inclinations.

Puis, parlant au pluriel :

Qu’on les presse continuellement de persister dans leur dévotion et dans leurs bonnes œuvres, en sorte qu’il ne se passe point de semaine qu’elles ne retranchent de leur superflu quelque chose en l’honneur de Jésus-Christ, de la Sainte-Vierge, ou du saint qu’elles auront choisi pour patron ; et qu’elles le donnent aux pauvres, ou pour l’ornement des églises, jusqu’à ce qu’on les ait entièrement dépouillées des prémices et des dépouilles de l’Égypte.

Il ne faudra pas avoir moins de soin de leur santé et de leur récréation que de leur salut ; c’est pourquoi, si elles se plaignent d’indisposition, on leur défendra les jeûnes, les cilices, les disciplines corporelles, et on ne leur permettra pas d’aller à l’église ; mais on les gouvernera à la maison en secret et avec précaution. Qu’on les laisse entrer dans le jardin et dans le collège, pourvu que cela se fasse secrètement, et qu’on leur permette de s’entretenir et de se récréer en secret avec ceux qui leur plairont le plus.

Afin qu’une veuve dispose des revenus qu’elle a en faveur de la Société, qu’on lui propose la perfection de l’état des hommes saints, qui, ayant renoncé au monde, à leurs parens et à leurs biens, se sont attachés au service de Dieu avec une grande résignation et avec joie.
Voici pour les enfans :

Comme il faut que les mères agissent avec vigueur, les nôtres doivent se conduire avec douceur en cette occasion. Il faut instruire les mères à chagriner leurs enfans dès leur tendre jeunesse par des censures, des remontrances, etc., et principalement, lorsque leurs filles sont plus âgées, à leur refuser des parures ; souhaitant souvent, et priant Dieu qu’elles aspirent à l’état écclésiastique, et leur promettant une dot considérable, si elles veulent se faire religieuses.

Que les nôtres conversent familièrement avec leurs fils, et s’ils paraissent propres pour notre Compagnie, qu’on les introduise à propos dans le collège, et qu’on leur montre ce qui leur pourra plaire, en quelque manière que ce soit, et les inviter à l’embrasser, comme sont les jardins, les vignes, les maisons de campagne et les métairies, où les nôtres vont se divertir ; qu’on leur parle des voyages qu’ils font en divers royaumes, du commerce qu’ils ont avec les princes, et de tout ce qui peut réjouir la jeunesse ; qu’on leur fasse voir la propreté du réfectoire et des chambres, la conversation agréable que les nôtres ont entre eux, la facilité de notre règle, à laquelle, néanmoins, la gloire de Dieu est attachée, la prééminence de notre Ordre par-dessus les autres ;et qu’on ait avec eux des entretiens plaisants, aussi bien que pieux.

Voici pour les malades :

Que les nôtres aient, dans les lieux où ils résident, quelque médecin fidèle à la Compagnie, qu’elle recommande principalement aux malades, et qu’elle élève au-dessus de tous les autres, afin que, recommandant à son tour les nôtres au-dessus de tous les autres religieux, il fasse en sorte que nous soyons appelés auprès des principaux malades, et surtout des moribonds.

Que les confesseurs visitent les malades avec assiduité, surtout ceux qui sont en danger ; et, pour en chasser honnêtement les autres religieux et ecclésiastiques, que les supérieurs fassent en sorte que, lorsque le confesseur est obligé de quitter le malade, un autre lui succède, et entretienne le malade dans ses bons desseins ; cependant il faut lui faire peur prudemment de l’enfer, etc., ou au moins du purgatoire, et lui apprendre que, comme l’eau éteint le feu, ainsi l’aumône éteint le péché, et que l’on ne peut mieux employer ses aumônes qu’à la nourriture et à l’entretien des personnes qui, par leur vocation, font profession d’avoir soin du salut du prochain ; qu’ainsi il aura part à leurs mérites, et que le malade satisfera pour ses propres péchés, parce que la charité en couvre une multitude.

Mais je ne puis citer tout ce qu’il y a de hideux dans les Instructions secrètes des Jésuites, et je renvoie le lecteur à ces mêmes Instructions, qu’il trouvera pour trente centimes, traduites en français, chez tous les libraires de Port-Royal.

8 S’il n’est apostillé par un enfant d’Ignace.

Si quelque âme charitable pouvait nous démentir, par quelles montagnes de preuves on lui répondrait.

9 Séguier, par deux arrêts, nous prend sous son égide.

Ces deux arrêts sont ceux qui acquitèrent, en décembre 1825, le Constitutionnel et le Courrier français. Nous allons les transcrire ici comme un titre éternel de gloire pour la Cour Royale de Paris.

I.

Lorsque MM. les conseillers sont tous assis, M. le président Séguier ouvre le papier qu’il tient à la main, et, au milieu du plus profond silence, lit d’une voix forte et ferme l’arrêt suivant :
« La Cour, vu le réquisitoire du Procureur-général du Roi, en date du 30 juillet 1825 ;
» Vu les trente-quatre articles incriminés du journal intitulé : le Constitutionnel ;
» Vu la loi du 17 mars 1822, sur la police des journaux :
» Considérant que si plusieurs des articles incriminés contiennent des expressions et même des phrases inconvenantes et répréhensibles dans des matières aussi graves, l’esprit résultant de l’ensemble de ces articles n’est pas de nature à porter atteinte au respect dû à la religion de l’état ;
» Considérant que ce n’est ni manquer à ce respect, ni abuser de la liberté de la presse, que de discuter et combattre l’introduction et l’établissement dans le royaume, de toutes associations non autorisées par les lois.
» Que de signaler,
» Soit des actes notoirement constants qui offensent la religion même et les mœurs ;
» Soit les dangers et les excès, non moins certains, d’une doctrine qui menace tout à la fois l’indépendance de la monarchie, la souveraineté du Roi et les Libertés publiques, garanties par la Charte inconstitutionnelle et par la déclaration du clergé de France en 1682, déclaration toujours reconnue et proclamée loi de l’état.
» Dit qu’il n’y a lieu de prononcer la suspension requise ;
» Et néanmoins enjoint aux éditeurs et rédacteurs du Constitutionnel d’être plus circonspects.
» Sans dépens. »

A peine M. le premier Président a-t-il prononcé ces derniers mots, qu’un mouvement d’enthousiasme, que le respect ne peut plus contenir, éclate dans toute l’assemblée. Un vivat universel rententit dans la salle, et de toutes parts on entend ces cris mille fois répétés : Vive le Roi ! vive la Magistrature ! honneur à la Cour royale de Paris !

Ces acclamations de joie et d’admiration annoncent bientôt cet heureux résultat à la foule impatiente qui se pressait aux portes de la Cour, depuis les marches du grand escalier ; et les acclamations du dehors se mêlent à celles de l’intérieur.

Les avocats, partageant cet enthousiasme, agitent leurs toques tous ensemble et saluent spontanément la Cour. Cet enthousiasme se prolonge avec le même entraînement jusqu’à ce que le dernier de MM. les conseillers ait franchi le seuil de la porte de la salle d’audience.

Alors une foule de spectateurs et d’avocats entourent l’honorable défenseur du Constitutionnel, et s’empressent à l’envie de lui adresser les félicitations les plus cordiales. Me Dupin paraît profondément ému de son triomphe.

II.

M. le premier président Séguier prononce l’arrêt suivant :
» La Cour,
» Vu l’article 5 de la loi du 17 mars 1822 :
» Considérant que la plupart des articles du Courrier français dénoncés par le réquisitoire du procureur-général, sont blâmables quant à leur forme, mais qu’au fond, ils ne sont pas de nature à porter atteinte au respect dû à la religion de l’état ;
» Qu’à la vérité, plusieurs autres desdits articles présentent ce caractère ; mais qu’ils sont peu nombreux, et paraissent avoir été provoqués par certaines circonstances qui peuvent être considérées comme atténuantes ;
» Considérant que ces circonstances résultent principalement de l’introduction en France de corporations religieuses défendues par les lois, ainsi que des doctrines ultramontaines hautement professées, depuis quelque temps, par une partie du clergé français, et dont la propagation pourrait mettre en péril les libertés civiles et religieuses de la France ;
» Déclare n’y avoir lieu à suspendre le journal dit le Courrier français ;
» Et néanmoins, enjoint à ses éditeurs et rédacteurs d’être plus circonspects à l’avenir ;
» Sans dépens. »
MM. les conseillers se retirent au milieu d’un respectueux silence.
Une foule d’avocats entourent Me Mérilhou, et s’empressent de le féliciter.

10 Les mépris du méchans sont la gloire du sage.

Il serait heureux d’examiner, à la manière de Barême, ce qu’ont produit depuis quelques années les vociférations des jésuites. Voltaire, il y a huit à dix ans, n’était point encore populaire. Ses immortels ouvrages, bien qu’imprimés en très-grand nombre, dormaient dans les bibliothèques, et la seule classe aisée de la société consultait parfois son génie. En un mot, on savait que Voltaire était un grand homme, qu’il avait consacré soixante ans de sa vie à l’extirpation du fanatisme, et que les fanatiques démasqués l’avaient en horreur ; mais on s’en tenait généralement à cette vérité, sans jamais s’exercer à l’approfondir. Pourquoi le jésuitisme ne s’en est-il pas contenté ? Loin de là, il a prétendu détruire le lion, et il a est allé étourdiment l’attaquer jusque dans son antre. C’est de ce moment que date sa défaite. Le roi des forêts s’est mis à rugir, et ses cris ont glacé d’effroi jusqu’à ses ennemis les plus acharnés.

On a fait depuis dix ans trente-cinq éditions de Voltaire, qui ont été tirées, l’une portant l’autre, à deux mille exemplaires de 60 volumes au taux moyen.

Ainsi, voilà de plus, dans les mains de trente millions d’hommes, quatre millions deux cent mille volumes, qui respirent, dans chaque page, dans chaque phrase, dans chaque ligne, l’horreur de l’oppression, du fanatisme et de l’intolérance, c’est-à-dire, pour trancher le mot, l’horreur des Jésuites14. Ce pas vers la raison, la justice et la vérité, est immense, et il vaut à lui seul, tout l’intervalle qui le sépare des grands siècles de l’antiquité. Et c’est aux bons Pères qu’on doit ce résultat ! Ah ! l’Écriture a bien raison :

Dieu, qui toujours confond les puissans et les sages,        
Par les plus viles mains accomplit ses ouvrages.
                                                         Voltaire.

1 [Constant Taillard], Oraison funèbre de Napoléon, Paris, chez Bataille et Bousquet, 1821. La couverture comporte déjà une référence à Voltaire : quatre vers de Brutus (acte 1, scène II) servent alors à faire l’apologie du règne de Napoléon.

2 Malgré un début de règne marqué par une plus grande libéralité en matière de droit de la presse, Charles X, qui a succédé à Louis XVIII en septembre 1824, ne tarde pas à renouer avec un fonctionnement digne de l’Ancien Régime, comme l’indique son couronnement à la Cathédrale de Reims le 25 mai 1825, ou la Loi sur le sacrilège du 20 avril 1825.

3 Michel Leroy, Le mythe jésuite : de Béranger à Michelet, Paris, PUF, 1992. Voir notamment le premier chapitre, « Les Jésuites sous la Restauration : du ‘gouvernement occulte’ à la ‘Congrégation’ ».

4 Fabrice Erre, « Le ‘Roi-Jésuite’ et le ‘Roi-poire’ : la prolifération d’‘espiègleries’ séditieuses contre Charles X et Louis-Philippe (1826-1835) », dans Romantisme : revue du dix-neuvième siècle, 4/2010 (n°150), p. 109-127.

5 Sheryl Kroen, « Politiques et théâtralité sous la Restauration », Revue d’histoire du XIXe siècle, n°35, 2007/2, pp. 19-33. L’auteur parle à la page 25 de cet article des « multiples formes d’anticléricalisme populaire contestant l’alliance entre la monarchie et les missionnaires » ainsi que de l’utilisation du théâtre, et plus précisément du Tartuffe de Molière, afin de résoudre la crise de légitimité de la Restauration. »

6 Si l’on en croit le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, une première édition était parue, déjà en 1826. Ce genre de textes, entre la polémique politique et la caricature du roi, sont très à la mode au moment de l’accession de Charles X au trône de France. Nous ne connaissons pas la quantité de volumes imprimée lors de la première édition, mais le fait qu’il soit réédité paraît devoir témoigner de l’épuisement de ce premier tirage, et donc du succès commercial certain de la pièce. NM

7 Parler de Congrégation avec une majuscule, comme le fait Taillard, n’est pas anodin. La Congrégation est à l’origine un groupe de piété fondé en 1801 par le père Jean-Baptiste Bourdier-Delpuits pour la défense des droits de l’Église. Elle devient de plus en plus influente sous la Restauration et se caractérise par son soutien aux ultras et aux Jésuites qui en ont le contrôle. Elle est perçue par ses ennemis comme une véritable société secrète, dont l’influence s’élevait jusqu’à la cour et dont les intrigues servaient la carrière des ambitieux. (NM).

8 Michel Leroy se montre très clair sur les haines que cristallisent les Jésuites sous la Restauration : « Au moment où les Jésuites reprennent leurs activités d’enseignants, de missionnaires, de prédicateurs, de confesseurs, ils ne sont que tolérés par la puissance publique, dépendant de la juridiction des évêques, dans une situation légale indécise et précaire. […] Les jansénistes, par atavisme, les libéraux, par calcul tactique, les royalistes gallicans, par conviction et par aveuglement, vont concentrer leurs coups sur la Compagnie honnie. » op. cit, p. 26. (NM).

9 « L’opposition entre Jésus et Jésuite ne manque pas d’être systématiquement soulignée, afin de mieux stigmatiser cette appropriation sacrilège du nom sacré ». Michel Leroy, op. cit., p 184. (NM)

10 Taillard revient sur ces meurtres dans sa note numéro 3. Louis XV n’est bien évidemment pas mort en 1757 sous le coup de couteau de Damiens. Ce dernier n’était d’ailleurs pas véritablement un Jésuite. Reste que le motif de régicide est souvent accolé à celui de la Compagnie de Jésus. (NM)

11 Celle à 25 cent. publiée par les frères Baudouin, au nombre de 100'000 exemplaires.

12 Il s’agit du Précis de l’histoire générale des Jésuites, depuis la fondation de leur ordre, le 7 septembre 1540, jusqu’en 1826, par Augustin-Jean-Baptiste Bouvet de Cresse, Paris, Aimé Payen, 1826. NM.

13 Il s’agit de la Monita privata Societatis Iesu, paru anonymement à Cracovie en 1612 ou 1614. NM.

14 Le nombre de volumes semble largement surévalué par Taillard, probablement à dessein d’ailleurs puisque l’auteur ne se situe pas dans une perspective bibliométrique. Il s’agit bien ici d’une part de rendre compte de l’importance de Voltaire dans la lutte historique contre le fanatisme religieux, mais surtout de faire part de la puissance de la presse, capable, au besoin, d’inonder la place publique avec n’importe lequel des ouvrages des auteurs attaqués par les Jésuite. Pour l’anecdote, et pour le détail, Stendhal, très précis en l’occurrence, dénombre « douze éditions de Voltaire […] réimprimées représentant 31600 exemplaires et 1 598 000 volumes » (voir Stendhal, Paris-Londres. Chroniques, Renés Dénier éd., Paris, Stock, 1997, p. 470). Ce compte se rapproche de celui effectué par Roger Chartier et Henri-Jean Martin dans Histoire de l’édition française, vol. 3 « Le temps des éditeurs : du romantisme à la Belle Époque », Paris, Fayard/Promodis, p. 416. NM.

 



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© Musée Voltaire | Genève | 23.06.2016